L’Union Africaine est devenue une réalité politique. Toute l’Afrique était unie sous la bannière du Roi des Rois Mohamad Kadhafi. Ce n’était malheureusement pas pour le meilleur, car elle fut entièrement placée sous la loi islamique. Les anciens états africains étant devenus des sultanats du Grand Empire AFrikiya-Libye. Yayi Boni qui s’appelait maintenant Abdul-Wâhid El Jawad Thâbit, sultan du Bénin, potentat le plus énergique de l’Afrique de l’Ouest et le plus ambitieux de la sous-région, trouva à plusieurs reprises des lettres qui avaient été lancées de nuit, par-dessus-les murailles de la Marina. Preuve qu’il avait verrouillé tous les autres médias du pays. On ignore le contenu exact de ces tracts, on dit toutefois qu’ils contenaient insultes et offenses. Yayi Boni, alias Abdul-Wâhid el Jawad Thâbit décida de réduire en ruine Cotonou, la plus grande ville du Bénin. Cette décision était d’ailleurs opportune puisque le Maître du pays envisageait de faire de Tchaorou la capitale du Bénin. Etant donné qu’il était musulman rigoureux et que la justice lui tenait à cœur, Yayi Boni, en bon banquier, racheta à tous les habitants leurs maisons et leurs résidences et les paya au prix fort. Puis il leur ordonna de partir pour Tchaorou, au centre nord, ville de ses origines, promue Capitale du Sultanat du Bénin.
Têtus par nature, les Béninois s’y refusèrent ; Yayi Boni fit alors proclamer par tous les médias à sa solde, c’est-à-dire la quasi-totalité des médias du pays que, passé un délai de trois jours, nul ne devait plus se trouver dans Cotonou. La majorité se plia aux commandements ; mais quelques-uns se cachèrent dans leurs maisons. Yayi Boni fit fouiller la ville pour trouver ceux qui seraient restés. Ses sbires et autres zélés du changement qui ne change rien, trouvèrent deux hommes dans la rue : un estropié et un aveugle. Ils furent amenés devant lui au palais de la Marina; Yayi Boni ordonna que l’estropié soit expulsé par une catapulte géante, made in Bénin par des ingénieurs émergents ; et que l’aveugle soit traîné de Cotonou par un zemijan jusqu’à Tchaorou, ce qui était un voyage de plusieurs jours. Le pauvre fut déchiqueté en route, et tout ce qui parvint de lui à Tchaorou ce fut une jambe. La nouvelle de son supplice parvint à tout le pays. Alors, effrayé, les habitants prirent leurs jambes à leur cou et s’enfuient de Cotonou en laissant sur place meubles et biens. Cotonou fut complètement désertée, et rasée. La destruction fut si totale qu’il ne resta pas même un chien, pas même un chat dans les édifices de la ville, dans les palais ou les faubourgs. Une nuit, Yayi Boni fit un tour en hélicoptère au-dessus de Cotonou et contempla la ville du ciel d’où on n’apercevait plus ni feu ni fumée, ni lumière, et il dit : « Maintenant, mon cœur est tranquille, et la colère, apaisée »…
Quel cauchemar, murmurai-je au réveil, le coeur battant à un rythme d’enfer ! Et je promis de tout faire pour que les Béninois ne connaissent pas ce tableau sombre dans la réalité…
Amentayo Ben
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