Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
La Question qui se Pose
Ce qui est inquiétant dans ce qu’il va se passer au Bénin à l’issue de la présente mandature, c’est que Monsieur Yayi a mis cinq ans jour après jour pour le préparer. Cinq ans de fixation, cinq ans d’obsession, cinq ans de manigance et de rumination, cinq ans d’agitation et de tension. Comment voulez-vous que dans ces conditions la Démocratie y trouve son compte ?
Puisque dans ces cinq ans d’obsession aucune place n’a été faite à l’éventualité de l’alternative démocratique, érigée en hantise. Et des dizaines de milliards de nos francs ont été engloutis dans la marmite de la potion magique de la réélection. La réélection a surdéterminé toutes les actions de Yayi ; dès lors pour lui, ne pas gagner les élections, ce n’est pas seulement l’échec d’un jour, mais l’échec d’autant de jours qu’il s’en est écoulé durant tout le temps de sa fixation sur la Réélection ! C’est-à-dire 1825 jours ! Sans compter tous les jours qui ont précédé son élection puis sa prise de pouvoir, puisque dans son for intérieur, Yayi Boni ne s’apprêtait pas uniquement à exercer une mandature mais à hériter d’une ère sans fin, sur le modèle de ses mentors togolais, gabonais ou libyen. Pour Yayi Boni l’échec d’un jour sera l’échec de 1865 jours, un échec immense, indicible ineffable, autant dire un drame. De son point de vue, et jusqu’au dernier souffle c’est impossible, aussi impossible que d’assécher un Océan !
Et c’est cela, – la contamination de tout un peuple, de toute une histoire collective par le cercle vicieux d’un homme, son drame et son ambition délirante – ce qu’il arrivera bientôt au Bénin. Sommes-nous suffisamment vaccinés et à temps pour résister à cette contamination ? Telle est la question qui se pose !
Éloi Goutchili
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