Le Bénin ne veut pas de Abdoulaye Bio Tchane ni d’aucun Autre Banquier !
Je suis Béhanzin Ayidjirè. Et je m'adresse à vous Barons de la Françafrique. Ne me demandez pas d'où je vous parle. Vous me connaissez bien, c'est ça l'essentiel. J'ai lutté pour la liberté de mon pays. Et je continue à inspirer sa libération. Puisque vous avez résolu de le mettre à genoux et de le dominer économiquement et politiquement. Après ma défaite et la colonisation qui s'en est suivie, sous prétexte de civiliser mon pays vous l’avez exploité. Vous l'avez humilié, vous l'avez dominé. Mais mon peuple ne s'est pas laissé faire. La lutte de libération a fait rage sur tout le continent noir. Dans le feu de cette lutte, mon peuple a fini par arracher ce que vous avez appelé indépendance.
Mais l'indépendance n'était qu'un leurre. Votre cupidité conjuguée à votre haine des Noirs n'a pas souffert que mon peuple jouisse de son indépendance. Aussi vite que vous l'avez octroyé, vous avez repris de la main gauche ce que vous avez donné de la main droite. Vous vous arrogez le droit comme vous le faites partout dans vos ex-colonies, de désigner celui qui doit diriger les nations africaines. C'est comme si vous désigniez des gouverneurs à la façon coloniale. Incurable, votre paternalisme impénitent est tenace et abject. Je ne parlerai pas de tous les crimes que vous fomentez sur le continent noir – du Rwanda en Côte d'Ivoire en passant par le Gabon ou le Congo. L'Afrique est ma contrée, mais le Bénin est ma maison. Et je veux vous parler d'abord de ma maison ; du désordre que vous y fomentez jour et nuit, des viols que vous y commettez depuis plus de 50 ans que le Bénin est censé être indépendant.
Il y a eu d'abord toute la période instable d'avant 1972 où par la main à peine invisible des Foccart et Cie, vous avez semé la pluie et le beau temps. Au point où mon pays a été qualifié de « l'enfant terrible de l'Afrique » en raison de l'instabilité que vous y avez instaurée.
Après 1972, alors que mes descendants Aïkpé, Alladayè, et Assogba ont réussi à renverser votre système d'exploitation, vous avez repris la main en douceur ; dans un premier temps en imposant à leur tête un officier que vous jugiez plus facile à tenir en laisse. Sans doute aussi que cet officier ne relevait pas de mon nom d'héritage et que vous teniez en suspicion l'esprit de cet héritage et tout ceux qui pouvaient en être naturellement porteurs… Sans doute aussi parce qu'il est difficile à un homme d'opprimer ceux qui relèvent du même héritage que lui de la manière cruelle qui est dans votre cahier de charge colonial. Malgré toutes ces raisons, cet officier a fait illusion. Il a même paru vous résister et s'est montré plus incontrôlable que vous ne le supposiez. Mais – et c'est le lieu de le confesser – mon héritage n'a pas toujours été honoré par les miens comme il se doit. Surtout dans l’esprit de l’unité que je préconisais. Que ce soit entre mon frère Agboliagbo et moi, qu’avec notre cousin Toffa, sans parler de nos frères d’Oyo ou mêmes des fils et filles de parents d’Adja. Pour toutes sortes de raisons découlant de notre violente histoire, les nôtres ont valorisé longtemps la division et la haine de soi. Avec cette mentalité, vos hommes de main sont parvenus à reprendre la main. Et ce qui était censé être une révolution de la dignité est devenu source d'indignité et d'oppression pour mon peuple. Peu à peu, vous êtes arrivés à vos fins. Et le chef que vous avez désigné sur mon pays est passé de votre côté, avec armes et bagages, sans masque ni fioriture. La chose a sauté aux yeux après l'instauration de la période actuelle dite de Renouveau Démocratique. Cette ère était censée être une ère nouvelle. Une ère où c'est le peuple qui dit, fait et désigne son chef. Or, comme l'a dit un de vos hommes de main bien placé dont je porte la honte du fait qu'il est du sang de mes cousins des environs de HOGBONOU, aucune des élections qui se sont déroulées depuis 1990 dans cette ère nouvelle et dans mon pays ne porte le sceau de la vérité démocratique. Ce n'était pas le peuple qui désignait son président mais les officines étrangères à son intérêt. Lorsque la voix du peuple triomphait, vous n'hésitez pas à l’abattre dès que possible. C'est ainsi que vous avez vite fait de renvoyer Soglo à ses chères études. Pour revenir au choix convenable à vos intérêts sordides, tous vos réseaux dits de la Françafrique travaillent à cet effet. Et les fils et filles de mon sang ainsi que bien d'autres dansent au son de votre musique ; ils sont ravis de faire votre volonté ; parce que cela leur profite. Ils en tirent argent et gloire et cela suffit à leur petit bonheur. Pendant que mon peuple est laissé dans la misère et l'oppression pluriséculaire ; pendant que rien de nouveau ne se passe sous le ciel de ce pays que j'ai laissé le cœur déchiré depuis que j'ai été exilé au nom de sa liberté. La démocratie à laquelle je souscris pleinement en dépit de mon passé aristocratique est devenue pour vous un jeu, un théâtre d'ombres. Dans votre pays et dans l'intérêt de vos peuples, cette démocratie est respectée et vénérée. Mais dès lors qu'il s'agit des peuples noirs d'Afrique que vous méprisez, cette démocratie devient un jeu, un théâtre, une mise en scène. Vous gaspillez des dizaines de milliards pour de simples mises en scène. Vous dépensez l'argent des peuples pour des parodies d'élections, tandis qu'au sommet vous désignez comme bon vous semble le serviteur de vos intérêts. Vous lui laissez carte blanche pour devenir satrape et opprimer mon peuple, pourvu qu’il serve vos intérêts, et celui de vos peuples. Cette imposture est bien conforme à votre attitude et à votre culture hypocrites qui ont eu raison de ma loyauté envers vous. Et votre hypocrisie continue comme si de rien n'était. Vous en assommez mon peuple comme un gourdin. Et cette façon de faire conforte votre racisme anti-Noir. Parce que là où vous vous comportez de façon paternaliste à l'égard des Noirs vous vous assurez que vous leurs êtes supérieurs et cela vous conforte dans votre amour propre.
Par ces manigances, vous avez ramené Kérékou au pouvoir ; ensuite vous avez fait venir Yayi Boni avec à peu près les mêmes méthodes en exploitant le désir de changement de la population. Celui-ci n'a eu de cesse de ramper devant vous et vos réseaux d’assassins de la liberté parce qu'il est obsédé d'être reconduit à la tête du pays. Sachant que ce n'est pas le peuple qui élit le dirigeant africain francophone, même en démocratie, mais un aréopage de vos hommes de main en cheville avec le Président de la Cour Constitutionnelle, vous êtes prêts à récidiver. Longtemps, en raison de ces bons et loyaux services, de sa reptation servile qui vous fait baver de satisfaction, vous avez voulu renouveler son poste à M. Yayi. Mais en raison de l'accélération de l'histoire et le vent de la révolte qui souffle depuis l'Afrique du Nord et qui n'aura pas besoin ni de la mousson ni de l'harmattan pour atteindre nos contrées du Sud, vous redoutez que l'élection d'un homme impopulaire et médiocre rejeté par le peuple ne finisse à terme par provoquer une révolution arabe. Vous le redoutez d'autant plus que vous craignez l'effet de mon héritage ; vous le redoutez d'autant plus que vous avez toujours mis un point d’honneur à ce que vos manigances défavorisent ceux qui sont porteurs de mon héritage. C'est pour cela que, dans un de ces tours de passe-passe en phase avec votre éclectisme hypocrite, vous êtes prêts à vous débarrasser de M. Yayi, pour tout aussitôt le remplacer par un sosie, en la personne sans épaisseur d’homme d’Etat de M. Abdoulaye Bio Tchane. Banquier comme Yayi Boni, et banquier comme M. Ouattara pour lequel vous êtes en train de diviser et de meurtrir nos frères et sœurs de la Côte d'Ivoire. Et le fait que Abdoulaye Bio Tchane soit un musulman alors que vous prétendez être des chrétiens, le fait que ce candidat minoritaire dans mon pays face à l'unité de ceux qui incarnent véritablement mon héritage ne pèsent d’aucun poids sérieux ; le fait qu'il soit en tant que musulman le candidat préféré des pays du Golfe, et de toutes les officines qui sèment la zizanie et la violence dans vos sociétés, toute cette connivence sulfureuse ne vous gêne pas. Car, comme l'a dit un de vos illustres dirigeants, « la France n'a pas d'amis mais n'a que des intérêts. »
Les preuves de cette manigance abjecte et antidémocratique ne manquent pas. On le voit dans l’attitude de Monsieur Kérékou qui est en embuscade comme en 2006, non pas pour reprendre personnellement le pouvoir, mais comme il a fini par le faire, contraint et forcé, en 2006, assurer qu’aucun porteur de mon héritage n’accède au pouvoir. C’est pour cela qu’il prépare activement l’élection de Monsieur Abdoulaye Bio Tchané, en se servant de ses créatures comme Monsieur Lagnidé envoyé en éclaireur. Ou pour faire le change. On le voit dans son silence indigne alors que le pays est au bord de la crise et que tous les anciens Présidents de la République essaient de se pencher à son chevet en proposant des solutions de sortie de crise, lui se tait et se terre dans un silence de mort, tout à fait retentissant. Et cette attitude est en alliance avec la vôtre ; car là où Kérékou souhaite que la non-élection de l’un des porteurs de mon héritage ne mette en lumière ses tares et ses crimes du passé, qu’il veut enterrer avec une épitaphe de gloire usurpée, vous trouvez dans l’élection du Banquier Abdoulaye Bio Tchane la figure idéale de l’obéissance aveugle à vos intérêts. Kérékou veut faire perdurer la légende régionaliste du Nord considéré comme pépinière naturelle des Présidents de la République béninoise, et ce dans le mépris le plus abject de la majorité des gens du sud qu’il s’est employé à diviser en son temps avec un raffinement aussi diabolique que pervers ; et vous autres avec un mépris égal pour mon peuple vous n’avez d’yeux que pour la perpétuation de vos sordides intérêts ! Raison pour laquelle tout le monde peut constater l’engouement absurde de vos ludions à tenir meetings et réunion sur réunion à Paris à plusieurs milliers de kilomètres du théâtre où le peuple béninois est censé voter pour élire son Président ! Alors que l’élection se fera à Bantè, Ndali, Avrankou, Lissèzoun, ou Athiémé, vos amis et ludions s’agitent à Paris, lieu réel de leur désignation. Enfin, que dire de tout cet argent, ces milliards qui circulent, sinon l’argent avec lequel vos hommes d’affaire, et vos agents de l’ombre, corrupteurs impénitents, ont résolu d’acheter les consciences des soi-disant représentants du peuple pour mener à bien leur entreprise diabolique et antidémocratique ?
C'est pour toutes ces raisons que je voudrais vous mettre en garde. Souvenez-vous le 28 novembre 1891 dans une lettre adressée à vos représentants d'alors, suite à leur violation du traité d'octobre 1890, je demandais : « combien de villages français indépendants ont été brisés par moi, roi du Dahomey ? » Je vous avais alors suggéré de rester « tranquilles et de faire votre commerce à Porto-Novo comme cela nous resterions toujours en paix comme auparavant ». Eh bien, cette question vieille de plusieurs dizaines d'années et ce conseil restent encore d'actualité aujourd'hui. Combien de pays européens, de régions ou de villes françaises se voient désigner leur président, leur chef ou leur maire par les manigances de l'ombre de mes descendants? Est-ce que Soglo, Amoussou, Houngbédji, Fagbohoun, Sèhouèto, Antoine Dayori ou Issa Salifou viennent décider de qui sera président ou maire en France aujourd'hui? Alors, de grâce, arrêtez vos aberrations ! Arrêtez votre paternalisme insultant pour la démocratie et la dignité de mon peuple. Laissez mon peuple faire son chemin en liberté. Laissez mon peuple décider de son sort.
Cette injonction m'a valu naguère exil, bannissement et mort. Maintenant moi qui vous parle je suis au-delà de l'exil, je suis au-delà du bannissement. Je suis au-delà de la mort. Et vous ne pouvez rien contre moi ! Vous devez mettre fin à votre projet crapuleux de désignation d'un autre banquier pour ruiner mon pays. De l'endroit où je suis, je veille sur mon pays, et mon peuple est sous le regard de mon esprit. Mon peuple veut de la Démocratie ; il ne veut pas de nomination de l’ombre ; il en a assez des manigances paternalistes. Mon peuple ne veut pas Abdoulaye Bio comme président. Pas plus que d’un autre banquier ! Et vous n'avez pas le droit de l'imposer avec la complicité de l’agent double Robert Dossou. Du haut de mon observatoire invisible, je vous mets en garde, Ô venimeuse engeance françafricaine ! Non à la confiscation paternaliste du droit électoral de mon peuple !
Vive la liberté !
Vive la démocratie !
Vive la révolution !
Les Mânes de nos Ancêtres veillent sur le Bénin !
Benangni Aïjratodo
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MERCI Père,
Je te demande seulement, encore quelques jours.
Accorde-les moi jusqu’au 06 Avril 2011.
Car, je me crois seul parmi eux, bien qu’ayant des encouragements.
A mon tour de renchérir : « Est-ce trop te DEMANDER » ?
Zodjê agué sait de quoi nous sommes faits. Aussi, marchons en douceur simplement pour la Paix et la tranquillité des nôtres. Nous rétablirons la Cité pour le Bien-être de tous. Tu sais où me trouver.
Avec Tout mon AMOUR Père.
Philosis
Rédigé par : CHRISTIAN de SOUZA (Philosis) | 01 mars 2011 à 01:18