Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Développement, Cause du Sous-développement
Vu l'inclination autoritariste de sa gouvernance, Yayi Boni et sa clique de laveurs de chèques n’avaient pas besoin de prétexte pour détourner des milliards. Et pourtant, ils en brandirent souvent. L’un de ces prétextes fut connu sous le vocable Ô combien pompeux de « Révolution verte. »
Où sont les effets de cette Révolution Verte aujourd'hui ? Elle a nourri qui ? Songhaï nourrit encore plus de monde en toute simplicité et honnêteté que ces rodomontades de détrousseurs patentés. Le fait que les dépenses publiques soient pour les hommes politiques un beau prétexte pour détourner des milliards à des fins personnelles, piller les deniers de l'État, ce méfait est tristement illustré avec l’Affaire dite des machines agricoles. Pourquoi ces voleurs politiques ont-ils besoin de prétexte ? Le prétexte, voilà toute la différence entre les bandits de grands chemins, et les hommes politiques. Pour voler des milliards du peuple, on prétend lancer un projet dans l'intérêt du pays : construction d'infrastructures, sommet sous-régionaux, révolution verte etc. Certains milieux d'affaires expatriés souvent inspirateurs de ces prétextes en profitent pour faire de belles affaires tandis que les intermédiaires politiques du cru s'enrichissent de façon illicite sans vergogne ni scrupule et dans des proportions inouïes. Ce travers a la vie dure, et est bien ancré dans nos mœurs. Le proverbe ne dit-il pas en fon que l’on ne peut mettre la nourriture dans la bouche d’un enfant avec ses doigts sans les porter de temps en temps à sa propre bouche ? Et, nos hommes politiques ne se sont pas seulement contentés de faire leur ce dicton, mais dans un cynisme pour le moins consternant, ils sont parvenus à en inverser le sens et les gestes du nourrisseur ; si bien que sans se gêner ils se nourrissent eux-mêmes en faisant semblant de mettre de temps en temps les doigts dans la bouche de l’enfant. Et celui-ci dépérit à vue d’œil, dans l’indifférence générale, tandis que les enfants des autres autour de nous grandissent, épanouis et bien nourris. Le contribuable est ainsi mis à rude contribution, et les maigres ressources de l’Etat sous perfusion. A ce train, le peuple est perdant à tous les coups.
Ah que deviendrait la politique sans les prétextes de détourner les deniers publics que sont les postes à pourvoir, les appels d'offres, les dépenses publiques, les réalisations d'infrastructure, les beaux projets souvent mal ficelés, mal réalisés, et qui finissent, comme la soi-disant Révolution verte de Monsieur Yayi, toujours en queue de poisson ou en sombres éléphants blancs ?
En somme, curieux cercle vicieux du développement sous nos tropiques : ce sont les actes et initiatives du développement qui, transformées en prétextes, deviennent les causes même du sous développement !
Éloi Goutchili
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