“This is lovely. Yes i am very proud to be a Nigerian. We are truly the most happy people in the world. It's a pity that this side of Nigeria is never shown in the western medias.Yes 9ja, one Nation.,” peut-on lire en commentaire de ce morceau,
exécuté par une pléiade d’artistes de OGD, la Production de Tade Ogidan. Et ce commentaire n’est pas sans rappeler la récente interview du Professeur John Igué dans laquelle il dit que notre avenir avec le Nigeria est menacé. Cette menace selon lui est la conséquence du mépris dans lequel nous tenons notre grand voisin. “ Les Béninois n’aiment pas le Nigeria, dit-il, mais ils vivent du Nigeria et les Nigérians le savent.”
Il n’y a d’ailleurs pas que le Bénin qui méprise le Nigeria, à ceci près que le Bénin est un voisin proche, un pays dont, n’eussent été les caprices de l’histoire, on ne voit pas ce qui l’en sépare vraiment. Beaucoup de pays dans le monde ont une mauvaise image du Nigeria. Vu de loin, le Nigeria est pour beaucoup comme le Pays de la guerre du Biafra avec son cortège de morts, et d’enfants faméliques, pays où pullulent ou d’où proviennent beaucoup d’escrocs, de trafiquants d’enfants, de drogues ; pays de corruption, d’instabilité politique, de dictature militaire, de tensions et meurtres ethniques endémiques ; et vu de près, notamment par les voisins ou ceux qui ont l’occasion d’y vivre, c’est le pays des go-slow monstrueux, des voleurs, des brigands sans foi ni loi, pays de la violence, pays des délestages électriques d’une NEPA inapte, etc…
Tout cela n’est pas totalement faux. Mais prend une allure délirante à partir du moment où on en fait la somme de façon préjudicielle et idéologique. Car les ratés, les irrégularités et les défauts, tous les pays du monde en ont. Et le Nigeria héritier d’une situation sociopolitique difficile est bien conscient des siens et s’attèle à les corriger. Il suffit d’un peu d’amour et d’un peu d’objectivité pour se rendre compte du génie du Nigeria, des qualités immenses de son peuple et du dynamisme de sa société. Le plus grand pays Noir du monde est encore celui dont l’Afrique tout entière a été fière du Prix Nobel de Littérature, le premier en Afrique Noire. Grand producteur de pétrole, c’est aussi un géant africain du cinéma et de la culture avec Nollywod. Le progrès des langues et cultures régionales, comme le yoruba est immense et n’a rien à voir avec nos tergiversations idéologiques à n’en plus finir autour de l’alphabétisation ou de ses ministères éphémères. Au Nigeria le yoruba est une langue vivante, qui s’écrit et s’enseigne dans les universités ! Le Nigeria a été et reste un grand foyer de la musique africaine avec de grands noms comme Fela Kuti, Sunny Adé, Prince Nico Mbarga, Sunny Okosun, Haruna Ishola, Ebenezer Obey, etc… En littérature, outre le Prix Nobel Wole Soyinka, le Nigeria est le pays du Grand Chinua Achebe, l’un des plus grands et des plus authentiques écrivains africains de tous les temps, dont le réflexion a très tôt embrassé les problèmes techniques de la littérature africaine. On pourrait citer au rebours de la tendance diabolisante dont est victime l’image du Nigeria tant d’autres talents et bienfaits dont le Nigeria est le théâtre et la source.
Mais gardons-nous de tomber dans l’excès inverse. Tout ce dont le Nigeria a besoin c’est d’être regardé sans lorgnette, comme un pays d’hommes et de femmes, plein de cœur, de talent et de désir de vivre, donc d’être aimés…
Ayechetan Bachirou
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