Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Individu et Groupe
Il y a quelque chose qui échappe à la clarté de l'entendement dans la thématique piégée de la “vieille classe politique” qui a fait rage aux heures glorieuses du rêve du changement, façon Yayi Boni, cauchemar dont nous nous réveillons définitivement, il faut l’espérer. Cette incompréhension est aussi de l’ordre du rapport entre instance individuelle et instance collective, la personne et le groupe.
Est-ce que par “vieille classe politique” les rhétoriqueurs patentés du pouvoir qui se voulaient aussi les hérauts arrogants du changement, réfèrent les individus en tant qu’ils seraient anciens, vieux, ayant fait leur temps comme on dit, fait et mal fait ? Ou bien réfèrent-ils en ces termes vagues et préjudiciels les partis politiques en tant qu’ils seraient anciennement enracinés ? Parce que si cette dénonciation marquée au coin de l’intolérance et du préjugé devait avoir la seconde signification, cela voudrait dire qu’on suppose la nécessité de nouveaux partis pour gérer les affaires de la nation, gouverner le pays. Or si l’inexpérience d’un individu est susceptible d’être remédiée, combien plus difficile est celle d’un groupe structuré comme un parti politique ?
Le savoir faire politique d’un parti ou d’un groupe, comme le vin se bonifie à l’ancienne, sur la durée ; il est une fonction de son expérience de la vie politique, de son enracinement. A charge au parti d’opérer régulièrement l’apport de sang neuf nécessaire à son renouvellement continu, pour se régénérer et surtout s’adapter à la réalité changeante. En revanche, si le nécessaire changement des hommes n’est pas une fin en soi, quelle ineptie de croire que ce changement doit passer par la création ex-nihilo de nouveaux partis, aussi vierge politiquement qu’inexpérimentés ?
Éloi Goutchili
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