Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
L’Impunité Institutionnelle
Le Bénin est-il vraiment un état de droit ? À s’en tenir uniquement au rendement de la justice on peut en douter. En effet, ce n’est pas une exagération de considérer qu’il n’y a pas de justice au Bénin. Or en l’absence de justice peut-on prétendre sincèrement lutter contre la corruption ? Oui, disons-le tout net, il n’y a pas de justice au Bénin sauf peut-être la justice de répression des pauvres gens, qui commettent des larcins. Notre justice est une grimace judicaire qui végète quelque part entre les manifestations sporadiques de vindicte populaire, et la stérilité administrative d’une machine qui tourne sur elle-même comme un vis sans fin sans jamais aller au bout de ses procès avec un rendement dérisoire. Qui ne dérange personne. Il n’y a pas de justice au Bénin : prenez le cas de la disparition ( à tous les sens du mot) de notre compatriote Urbain Pierre Dangnivo. Soit il s’agit d’un crime crapuleux, et vu les conséquences sociales et politiques de cette disparition qui a pris la dimension d’un évènement social total, le gouvernement se devait de faire diligence en saisissant l’occasion – même si la justice est indépendance – d’offrir à l’attente populaire la satisfaction des questions légitimes qui la nourrissent : Qui sont les auteurs du crime ? Quel est le mobile du crime ? Et sont ou seront-ils jugés à la mesure de leur crime ? Or jusque-là en dehors d’un scénario loufoque et mal ficelé, qui a tourné en eau de boudin, un silence de mort éternelle – réponse classique de la justice béninoise – plane sur toutes les consciences.
Soit il s’agit d’un crime commis par le pouvoir lui-même, comme le craignent ou le soupçonnent les amis du disparu et là-dessus, on en reste bouche bée et les bras ballants et incrédule, on se dit : “Il n’y a pas de Justice au Bénin !”
Et l’exemple de Dangnivo évoqué ici n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des crimes et délits qui, de l’assassinant du juge Coovi au meurtre de Catherine Puzey, l’Américaine de Peace sont restés bestialement sans suite.
Un Etat sans justice est un État qui consacre l’impunité institutionnelle. Dès lors peut-on sincèrement lutter contre la corruption au Bénin ?
Éloi Goutchili
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Oui, c'est hélas vrai et honteux ; ces pratiques et habitudes qu'on croyait réservées aux Nigérians ont fini par s'installer chez nous, avec une folle vitesse ces cinq dernières années. Cela va de pair avec l'extraordinaire croissance de la grande criminalité, que nous croyions là aussi l'apanage de notre grand voisin... Voilà malheureusement les aspects dans lesquels Yayi Boni a conduit son changement...Dieu sauve le Bénin !
Rédigé par : BA | 30 janvier 2011 à 22:23
Mon cher Goutchili,
Voici encore une preuve de la justice du Bénin de changement. C'est dommage que le Bénin soit maintenant considéré comme un pays mafras...
''Appâtées par les prix défiant toute concurrence des annonces publiées sur le site de vente en ligne «Le bon coin», les victimes avaient commandé et adressé le paiement par mandat cash à une agence postale rennaise. La somme était retirée par un correspondant du «vendeur», auquel il envoyait ensuite le paiement au Bénin après avoir prélevé sa commission de 10%. Quant à la marchandise, elle n'avait jamais existé. Les nombreuses plaintes déposées concernaient de l'électroménager, des appareils photo ou encore des véhicules parmi lesquels une tractopelle. Le montant estimé des préjudices atteint 110.000€. Le correspondant présumé a été placé en garde à vue et présenté au parquet. Il comparaîtra dans un mois devant le tribunal correctionnel de Rennes. Quant à l'escroc béninois, il paraît difficile à la justice française de l'atteindre dans son pays. Cette affaire pourrait avoir un lien avec une autre escroquerie à la béninoise, qui avait déjà donné lieu à l'arrestation d'un correspondant voici trois semaines...''
Extrait de Jolomè, samedi 29 janvier 2011.
Rédigé par : Marc Kanho | 30 janvier 2011 à 00:37