Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Calcul Pervers
À plusieurs reprises Yayi Boni a pris plaisir à tourner le couteau dans la plaie des dissensions familiales auxquelles ses adversaires ou obstacles politiques sont confrontés dans leur vie personnelle. La politique a beau rimer avec le machiavélisme, au niveau d'un chef d'État, il est des attitudes qu'avoir est indigne, des limites qu'enfreindre est pervers.
Yayi Boni a pris parti dans le psychodrame politico-familial des Soglo, en prenant sous son aile gouvernementale Galiou Soglo, envoyé fréquemment au front de déstabilisation de la famille Soglo et, au-delà, des Whouézèwhouè et de leurs alliés. Et ceci dans le naïf espoir de faire du ludion familial dévoyé un rabatteur électoral de l'aire culturelle fon qui lui est assignée dans la vision régionaliste de la politique chère au chef de l'État. Il n'y a guère longtemps, conformément à ses habitudes de gouvernance fantasque, Yayi Boni a créé sur mesure un soi-disant Haut-conseil à la solidarité nationale, société secrète sans adeptes ni divinité, et dont le seul intérêt réside dans la promotion sociale et matérielle du ramassis de gens qui en composent le bureau, à commencer par son président. Et le président de ce énième machin du prince n'est tout autre qu’un certain Gatien Houngbédji, frère de qui l'on sait. Sachant que les deux frères ne sont pas en odeur de sainteté, quel signal envoie sciemment le chef de l'État lorsqu'il attire à ses côtés moyennant un ridicule strapontin le frère croisé de son plus considérable adversaire politique ? Signal de sagesse d’homme d’Etat ou signal d’irresponsabilité du Plus Grand Diviseur Commun de la Nation ? ! Et les cas des Soglo et Houngbédji ne sont que le petit bout de l'iceberg de l'œuvre de division intra-familiale à laquelle se livre le chef de l'État avec un raffinement pour le moins cynique. Est-il bon que dans une nation le chef censé agir pour son unité prenne plaisir à diviser, non seulement les groupes politiques mais les familles en tant que personnes ? Est-il bon que dans une nation, les familles soit divisées contre elles-mêmes : le fils contre le père le frère contre le frère, l'épouse contre le mari, et ce du fait du chef de la nation ? Est-ce normal que le chef de l'État prenne son bâton de pèlerin et aille de porte en porte inventorier les maisons divisées et y attiser de façon perverse le feu de divisions qu'il aurait dû contribuer à éteindre ? Cette attitude perverse de M. Yayi Boni le disqualifie moralement de la haute fonction qu'il occupe, et doit le dissuader à vouloir s'y pérenniser.
Éloi Goutchili
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