“L’Occident a dénoncé lundi l’usage de la force en Biélorussie (ou Bélarus) contre l’opposition, dont des centaines de militants et sept candidats à la présidentielle ont été interpellés dimanche, alors que l’OSCE a critiqué ce scrutin remporté sans surprise par le président Alexandre Loukachenko.
L’autoritaire président de cette ex-république soviétique, au pouvoir depuis sieze ans, a obtenu près de 80% des suffrages au premier tour de scrutin, selon les chiffres provisoires de la commission électorale, qui a d’ores et déjà annoncé une cérémonie d’investiture avant le 19 février.
Sept des neuf candidats de l’opposition à la présidentielle ont été interpellés dans la nuit de dimanche à lundi après la dispersion sans ménagement de milliers d’opposants qui dénonçaient des fraudes massives et qui ont tenté d’attaquer le bâtiment abritant notamment le gouvernement.
Des partis et membres de l’opposition ont fait l’objet de perquisitions dans la nuit de dimanche à lundi à Minsk. Les Etats-Unis, l’Union européenne, la Pologne et l’Allemagne ont notamment condamné cette répression.”
En Côte d’Ivoire le pouvoir en place n’a pas fait assaut de fraude massive, possède à son actif l’ombrage, même douteux, d’une Cour Constitutionnelle légale ; il ne procède pas non plus à une arrestation massive des membres de l’opposition et pourtant les bonnes consciences établies donneuses de leçons démocratiques le jour et néo-colonisateurs françafricains la nuit continuent de s’acharner sur le Président Gbagbo. Ce genre de harcèlement sélectif et de paternalisme n’est possible qu’avec les Africains traités sans ménagement en grands enfants, avec la bonne conscience des organisations internationales comme l’ONU. Celles-ci sont toujours volubiles lorsqu'ils s’agit de mettre à bas les hommes d’État africains qui refusent d’obéir au doigt et à l’œil à l’ordre de leurs intérêts mais ne disent plus rien lorsque, comme dans l’espace francophone, sont consacrés coup sur coups des régimes autocratiques installés dans des parodies d’élection qui ne posent pas problème dès lors que l’Opposition y a été laminée proprement, chloroformée avec leur assistance bienveillante. Pour eux, un problème n’existe que lorsqu’il est posé, mais dès lors qu’on dénie au peuple les moyens de le poser alors le problème est considéré comme nul et non avenu. Ainsi, ceux qui réclament à cor et à cri le départ de Gbagbo aujourd’hui sont les mêmes qui hier ou aujourd’hui ont laissé faire et ferment les yeux sur l’usurpation théâtralisée du pouvoir par les Bongo, les Eyadema, les N’guesso, les Biya, et autres Wade ou Compaoré.
Ce qu’il se passe en Biélorussie, parce qu’il est contemporain de la crise électorale ivoirienne met l’ONU et l’Occident devant leur responsabilité morale, devant la tendance qu’ils ont à donner des ordres aux Africains là où ils s’écrasent ou se font discrets devant les autres nations blanches qui ont derrière elles des ensembles géopolitiques plus puissants. Cette logique de deux deux poids deux mesures est malheureusement ce qui freine le progrès démocratique du continent africain. Elle décrédibilise l’Occident dans le rôle d’acteur impartial de la paix dans les conflits africains ! Gbagbo est loin d’être un saint, mais les occidentaux et l’ONU sont mal placés pour le dénoncer !
Aminou Balogoun
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