Ma chère Rozanne, tu fais l’éloge de mes interventions et loue ma bravoure de critique de la chose publique. Mais dans le même temps, tu émets des réserves quant à ce que tu appelles “l’unilatéralité” de ma critique ; et tu me fais remarquer qu’elle ne s’adresse qu’au gouvernement, alors que l’opposition est épargnée en dépit de ses excès. Tu penses que cela pose un problème d’objectivité et partant de crédibilité qu’il faudrait rétablir.
Eh bien chère amie, merci pour ton intérêt à mes écrits et cris dans le firmament politique béninois. Je ne doute pas un instant de la bienveillance de ta remarque et c’est dans le même esprit amical que je vais te répondre. A Babilown, mes amis et moi-même, nous n’avons rien à reprocher à l’opposition malgré ce qui pourrait apparaître à certains comme ses excès. Elle est dans son rôle ; mais nous ne dirions pas autant du gouvernement. Le rôle de l’opposition est de s’opposer au gouvernement. Mais ces quatre dernières années, force est de constater que le gouvernement a utilisé la grande partie de son énergie à s’opposer à l’opposition. Or son travail n’est pas de s’opposer à l’opposition mais de gérer les affaires du pays. C’est cette dérive circulaire que nous essayons de relever d’où le caractère unilatéral de notre point de vue dont le but ne vise qu’à rétablir un équilibre mis à mal par le gouvernement.
Entre opposition, gouvernement, et observateurs médiatiques ou intellectuels, il est souhaitable que chacun reste dans son rôle. Et le gouvernement, le premier, doit donner l’exemple.
Chère Rozanne, j’espère que cette réponse, aussi brève soit-elle, t’éclaire sur les raisons de mon “unilatéralité” délibérée. Et je te prie de croire à l’expression de mon amitié sans faille.
Ahokponou Basile
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