Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Possibilité n’est pas Nécessité
Ce qui inquiète chez Yayi Boni, ce qui a commencé à inquiéter d'entrée, c'est le fait qu'on voie à travers ses actes et postures qu'il présuppose la jouissance d'un second mandat comme automatique et nécessaire.
Or, ni dans la lettre ni dans l'esprit de la constitution de 1990 l'automaticité et la nécessité d'un second mandat ne sont prévues. Et ce qui mène de de l'inquiétude à la colère, c'est l'attitude pour le moins cynique et inouïe qui consiste à désoli-dariser la réélection du président du bilan de son action, de ce que ce bilan est engageant, convaincant et amène le peuple en son âme et conscience à décider de lui renouveler son mandat.
Ce qui inquiète chez M. Yayi, c'est la hargne irrrépressible, la combativité aveugle voire la rage soutenue, la détermination forcenée dont il fait montre – au mépris de la constitution – à vouloir résoudre l'équation : Possible = Nécessaire. Faire de la possibilité nécessité, cette subversion philosophique et logique, voilà la source d'inquiétude chez Yayi Boni.
Et de l'inquiétude à la colère on aboutit à la tristesse. Tristesse de voir un président élu pour diriger le pays vers un cap de Bonne Espérance donner l'impression que son seul projet, son seul but, sa seule raison d'être, devenue idée fixe, est de se faire réélire ; et que tout ce qu'il fait s'inscrit dans ce cadre, tout le reste y étant subordonné : Inquiétant, Rageant, Attristant.
Éloi Goutchili
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