Mon Idéo Va, Court, Tombe et Tombe sur…:
Mieux Vaut être Méchant que Rien
À l’évidence, il y a une part de stratégie et d’arrière-pensées manipulatrices dans les excès, manquements et injustices criards de Yayi Boni. Et c’est un risque qu’il a pris et qu’il doit assumer. C’est la rançon de la génération spontanée en politique. Ainsi, en agissant ostensiblement dans le sens d’une tendance régionaliste sans nuance, il espère en tirer un double avantage. D’abord l’adhésion à sa personne de ceux qui jouissent de ce cadeau empoisonné dont il espère faire sa base ethnique ; et la reconnaissance nationale de son statut de leader naturel de ceux dont il se réclame et dans l’intérêt desquels il agit méthodiquement de façon régionaliste. Et ce sans préjuger de la réalité de ses sentiments personnels sur lesquels nombre de ceux qui dans la classe politique établie le critiquent de façon furibonde, dans leur for intérieur, ne se trompent pas.
Cette affirmation de soi par la stigmatisation sciemment provoquée est partie intégrante de la méthode de Yayi Boni. Elle participe d’une recherche/construction d’identité. Et une telle construction n’a pas toujours le loisir ni les moyens d’être positive, elle peut être aussi négative. C’est la méthode du pauvre en politique, de celui qui manque d’épaisseur historique dans l’arène et qui s’efforce de se constituer un fond d’identité Dans le cas de Yayi Boni, cette identité use aussi bien des traits du Régionaliste que celui du Dictateur qui lui collent à la peau. Certes ces traits ne sont pas fortuits et y entre une part de penchant idiosyncrasique ou d’expression biographique. Mais ces stigmatisations relèvent avant tout d’un risque calculé et ont pour fonction d’enraciner celui qui les suscite ou les ressuscite, de lui confectionner une image qui, bien et sans doute parce qu’elle est négative, ne laissera pas indifférent.
Car la plus grande hantise de Yayi Boni en tant qu’homme politique sans racine et sans corolaire c’est de traverser le ciel de la politique béninoise comme une comète sans queue, ni tête, et de disparaître sans y laisser de trace. Et, l’ombre portée de cette peur a un reflet social qui s’appelle l’indifférence. Mais la peur de l’indifférence justifie-t-elle tous les excès ?
Éloi Goutchili
Copyright, Blaise APLOGAN, 2010,© Bienvenu sur Babilown
Toute reprise de cet article sur un autre site doit en mentionner et l’origine et l’auteur sous peine d’infraction
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.