Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Consternation et Obsécration
Comment un homme qui a cultivé l’image ascétique du technocrate au service de l’Etat, par opposition aux clowns et autres acrobates du cirque politicien environnant peut-il du jour au lendemain entrer sous le sordide chapiteau ? Comment peut-il s’abaisser à devenir le jouet des prochaines intrigues frauduleuses de la réélection programmée d’un homme, Yayi Boni, moralement contrarié, et idéologique-ment suranné ? Sous les apparences de l’adepte de la technocratie n’était-il qu’un vulgaire imposteur ? L’homme qui pendant bientôt cinq ans s’est mis ostensiblement en dehors du théâtre populiste de Yayi Boni, en découvre-t-il soudain le charme irrésistible et l’usage mesquin ? L’homme qui incarnait le pôle de l’apolitisme paisible va-t-il se faire l’homme lige d’un va-t-en-guerre ? Va-t-il devenir le récadaire de la guerre ? Va-t-il accepter d’être la caution morale de la fraude électorale que mijote Yayi sur le chaudron de la Lépi truquée ? Mesure-t-il sa responsabilité ? Est-il conscient du tremblement de terre dont on le pousse à être l’épicentre ? Le cyclone dévastateur dont on l’amène à être l’œil noir ? Veut-il ruiner son image patiemment construite ? Où a-t-il laissé son intelligence lui qui jadis en faisait à la fois une armure et une bannière ?
Ô Dieu, quelle versatilité immonde tapit le cœur de l’homme ! Ô Seigneur, veuille ôter du piège des injustes celui qui naguère jouissait de ta bénédiction. Veuille ne pas laisser choir l’innocent dans la tourbe infecte des assassins de la paix. Veille à ne pas laisser tomber au rang de vil instrument de distraction du peuple, un homme qui naguère passait pour son serviteur honnête ! Ne le laisse pas devenir le masque de la haine de soi, le vecteur de la fraude et de l’anomie !
Ô Mânes de nos ancêtres ! Gbêhanzin ! Bio Guerra ! Kaba ! Oduduwa ! Protégez le Bénin des sombres intrigues qui se préparent ! Éclairez-nous de la lumière de votre sagesse ; ne laissez pas les intrigants abuser de notre crédulité ! Qui qu’ils soient : Koupaki ou je ne sais qui !
Éloi Goutchili
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