Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Que d’eau a coulé sous les Ponts
Il faut reconnaître et louer les progrès logiques et culturels de notre mentalité sociopolitique au Bénin. Le fait que nous ayons bien retenu les leçons de nos erreurs et errances du passé.
Jadis, si le Benin s’est fait appeler “ l’enfant terrible de l’Afrique”, ce n’était pas une appellation usurpée. En ce temps là les règlements de compte politiques au sommet étaient légion, l’entente entre les acteurs introuvable, l’égoïsme personnel et ethnique à son comble. La vie politique était agitée de vicissitudes violentes, aussi rapides que lamentables. Aujourd’hui, bien que les raisons de discorde ne manquent pas, bien que la crise soit à son niveau de tension jamais égalé, chacun reste dans son rôle, et malgré les excès er les violations du pouvoir, l’opposition ou les militaires à l’affût, chacun s’en tient au strict respect de la Constitution. Et, il ne vient à l’esprit de personne de privilégier le raccourci des coups d’État, qui ne sont que des exutoires momentanés, ou des occasions en or pour une tourbe infecte de militaires de propulser leur stupidité viscérale au sommet de la nation. Changement violent de l’ordre constitutionnel qui, sur le coup, encense un héros dérisoire prétendument sauveur de la nation contre elle-même. Changement qui fait rêver des lendemains qui chantent. Mais très vite le rêve se transforme en cauchemar, et on se met à déchanter plus vite qu’on a chanté. On se rend compte que les manieurs de fusils ne sont pas faits pour gouverner une nation. Et lorsque le chef militaire n’écoutant que ses ambitions et son bon plaisir se laisse aller à l’ivresse du pouvoir, des décennies après, et quel que soit le nom qu’on donne à son aventure, – Révolution, Nouvelle marche, Jamahiriya, etc… – cela résulte en gâchis monstre: corruption, enrichissement illicite, dictature, dérèglement social, banqueroute et misère à tous les étages …
50 ans après les indépendances, la mentalité a bien évolué au Bénin sous ce rapport, et tant mieux ! De la situation peu enviable d’enfant malade de l’Afrique, nous sommes devenus – jusqu’en 2006 du moins – le modèle envié de la démocratie en Afrique. Deux exemples de crise séparés par un demi-siècle d’expérience montrent bien cette évolution. L’Affaire dite BOHIKI qui, portée par les syndicats, allait conduire au premier coup d’État intervenu dans le jeune Dahomey Indépendant ; et l’Affaire Dangnivo, l’une des nombreuses d’une ribambelle d’affaires toutes plus nauséeuses les unes que les autres et qui émaillent l’ère dite du changement. Une affaire Dangnivo dont malgré l’horreur et la gravité personne ne songe à faire la raison d’une vicissitude politique violente comme jadis cela se faisait au Dahomey.
Entre BOHIKI et DANGNIVO, sous les ponts de notre mentalité sociopolitique, il a coulé beaucoup d’eau. Eau de sagesse et de maturité. Eau de conscience et de progrès qui prouve que malgré tout, nous avons des raisons d’espérer
Éloi Goutchili
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wrong way !
Rédigé par : B.A | 13 octobre 2010 à 13:47
Quelles raisons y a t-il de ne pas laisser la porte entrouverte à une affaire de moeurs. Encore que les crimes politiques -si c'en était un- obéissent à une diversité de schémas. Je ne crois pas que la décision a été prise en conseil des ministres de faire enlever et disparaître un cadre...
Mettre la pression sur la justice et le gouvernement pour la manifestation intégrale de la vérité oui...(ce qu'il aurait fallu faire dans l'assassinat du juge Coovi, vous le suggériez d'ailleurs par ailleurs-l'ancêtre de Dagninvo...) Mais opter sans preuve pour un résultat d'enquête donné, comme cela emballe l'opinion nationale, c'est verser dans l'irrationnel...
Rédigé par : Thomas Coffi | 13 octobre 2010 à 12:32