Vous ne pouvez pas donner des millions à tous les militaires. Vous ne pouvez pas décupler les salaires de tous les militaires, ni inonder tous les soldats de primes mirifiques. Il y aura toujours deux lieutenants et un capitaines intègres ou qui ne seront pas satisfaits ; voire un commandant futé qui rêverait d’avoir la main directe sur le cordon de la bourse. Chaque fois qu’un gouvernement démocratiquement élu opère de façon inique et antidémocratique en soudoyant les hommes et les institutions en vue de conserver le pouvoir, il finit par être fauché là où et de la façon dont il pêche. Le peuple seul est juge; lui seul est souverain. Et lorsqu’on confisque le pouvoir par la ruse et la corruption des milieux influents, il faut être toujours sur ses gardes. Seule la justice et le gouvernement honnête qui ne parie pas sur la stupidité du peuple garantissent la sérénité d’un dirigeant démocratiquement élu. Toute autre option est aventureuse. Gouverner dans la corruption des esprits et des institutions, c’est offrir au putschiste un prétexte en or pour entrer en scène ; c’est l’aider à “sauver la nation en danger”, triste euphémisme pour désigner le règne des instincts.
Amida Bashô
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