Le nombre de mots ou d’expressions fon/goun d’origine yoruba est impressionnant, plus nom-breux que ne le pense le locuteur naïf ou moyen de ces langues soi-disant d’origine Adja. Il y a les mots mais aussi les éléments de système symbolique dont la parenté sinon l’identité ou l’origine commune est frappante. Les Fons apparaissent de plus en plus comme des métis ethnique et symboliques d’Adja et de Yoruba, premiers habi-tants du plateau des Guédévi. Ceux qui parlent d’ethnie ces temps-ci en ignorant ce que la différence apparente ou procla-mée doit à la parenté, à la proximité sinon à l’identité histo-riquement constituée, ou ceux qui ont en tête une vision essen-tialiste des ethnies, comme spécificité fantasmée des identités doivent être renvoyés à leur chères études. Pour ma part, bien qu’étant “fonnouvidjidji” je ne rougis pas de dire “Nos Ancêtres les Yoruba”
Amida Bashô
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Nous sommes des frères, il n'y a pas de doute. Mais ce qui est mis en relief ici c'est la primauté historique, politique et symbolique des Yoruba. Et qui s'articule en trois points :
1°/ L'empire yoruba a étendu son influence puis sa domination sur une grande partie de l'ère géographique Adja ; notamment sur les royaumes de Savi, d'Allada, et d'Abomey pendant plus d'un siècle. (Les fameux 41 jeunes gens, 41 jeunes filles, 41 barils de poudre, etc. partaient d'Abomey chaque année vers Oyo et non le contraire).-
2°/ Les emprunts d'ordre symbolique – Fa et les divinités Sango, et autres – sont allés dans le sens Yoruba vers Adja/Fon.-
3°/ Enfin, à leur arrivée sur le plateau des Guédévis, les descendants d'Adjahouton ont trouvé là des Yoruba primo-occupants avec lesquels ils cohabiteront et qu'ils s'efforceront d'assimiler... C'est cela qui inspire l'idée polémique d'ancestralité, ( ne dit-on pas des Grecs ou des Romains qu'ils sont les ancêtres culturels des occidentaux, comme on dit de la Chine qu'elle est la mère culturelle de la Corée, du Japon, et d'autres pays de son ère ...culturelle ?) ce qui n'ôte rien à celle évidente de fraternité... Exemple lorsqu'un vieux fonouvidjidji d'Abomey dit aujourd'hui « koudéhou », ce n'est jamais le « èkouéhou » du yoruba qu'il énonce à sa manière à sans le savoir... De même lorsqu'un hogbonouto dit quelque chose est arrivé « adjidjimè » (par surprise) ce n'est jamais l' « odjidji » du yoruba qu'il dit à sa manière...
Rédigé par : B.A | 04 septembre 2010 à 21:34
Peut-être conviendrait-il de parler de "Nos frères et soeurs les yoroubas pour rendre compte du brassage dont résulte nos idiomes?
Entre le "Wa fi" Goun-Fon, le "va fié" mina-adja, le "Wa bi" Yorouba tous siginifiant "Viens ici" qui est ancêtre de qui ? Voir à ce sujet :
http://www.beninensis.net/peuplement_porto-novo.htm
Rédigé par : Paulette Ahohouendo | 04 septembre 2010 à 12:21