Par OLYMPE BHÊLY QUENUM
Quand, en présence des corps diplomatiques accrédités dans notre pays, le général Mathieu Kérékou, alors président de la République, a eu déclaré: « Je ne veux pas remettre le pouvoir à Yayi Boni »,.ma riposte fut sans ambages sur Internet dans un texte intitulé:
J'EN APPELLE AU PEUPLE DE MON PAYS À DESCENDRE MASSIVEMENT DANS LES RUES. APRES LE PREMIER TOUR ET AVANT LE DEUXIEME TOUR.
Crescendo, […], en moins de trois ans d’exercice l’échec est un constat sans équivoque. N’en soufflez mot, vous serez un émule de «Olympe Bhêly-Quenum belliqueux»; n’en écrivez rien dans votre Blog, vous serez un sosie de «Benoît Illassa, ami de Yayi Boni devenu un opposant cruel».
Le libellé de l’assignation m’ayant fait rire, je pose les questions que voici à Monsieur Thomas Boni Yayi, président de la République du Bénin, en invitant les Béninois - y compris les bénéficiaires de récompenses et les thuriféraires prébendés - à les lui poser aussi.
1° lors de la déclaration de votre patrimoine au moment opportun, aviez-vous précisé être propriétaire de biens immobiliers à l’étranger?
2° les appartements sis à l’avenue de la Grande Armée, à Paris, les aviez-vous acquis quand vous étiez président de la BOAD? Si oui, en avez-vous fait état dans la déclaration officielle de votre patrimoine de président de la République?
3° Ces appartements dans un bel arrondissement de Paris, si vous en êtes propriétaire depuis que vous êtes président de la République, vous les auriez néanmoins acquis avec un prête-nom; en auriez-vous honte?
4° La corruption étant notoirement une des caractéristiques du Changement, auriez-vous des objections à ce que le Peuple béninois, en manifestant un de ses droits, connaisse l’origine de la somme qui a permis au Premier magistrat du pays pauvre lourdement obéré qu’est le Bénin d’opérer une telle acquisition?
5° À Rome en 1961-1962, j’écrivais une nouvelle traitant d’un coup d’Etat en Afrique indépendante quand, pour les besoins de mes activités je relus la Constitution des Droits de l’homme dont plus d’un article avaient fortement frappé mon attention;
relisant aujourd’hui ces texte, je m’aperçois que des agissements tels que l’impossibilité de jugement quand, semblable à un sicaire, la garde présidentielle a abattu des citoyens innocents après le passage du cortège présidentiel, à Ouidah, à Cotonou, etc., et que, sans complexe, sans sourciller, votre régime enfreint l’article 31 de la Constitution des droits de l’homme qui stipule:
«Article 31. Les délits des mandataires du peuple et de ses agents ne doivent jamais être impunis. Nul n'a le droit de se prétendre plus inviolable que les autres citoyens.»
La nature vétilleuse de la diffamation qu’aurait commise Benoît Illassa en mettant des noms là où La Lettre du continent proposait une devinette serait-elle plus préjudiciable à la Nation béninoise que les assassinats et autres dédits condamnés par l’article 31 cité ci-dessus? Dépassant l’indignation, incitant ouvertement à la révolte, l’article 35 (la montagnarde) de la constitution des droits de l’homme déclare:
«Article 35. Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.»
Jaurès disait à propos de cette constitution: « La constitution de 1793 répond bien aux conditions vitales de la Révolution à la réalité politique et sociale de la France nouvelle ».
6° Il faut le répéter: l’information dont le Blog de Monsieur Benoît Illassa s’était fait l’écho provenait d’une devinette de La Lettre du continent n° 586 du 15 avril 2010; chef de l’Etat béninois, en vous abstenant de vous en prendre à une publication de l’ex-puissance coloniale, mais en faisant comparaître devant la justice française un de vos compatriotes dont le Blog a révélé des faits vous concernant, vous justifiez une idiosyncrasie du régime qu’est votre haute main sur l’information et la justice; est-ce cela Le changement pour lequel Benoît Illassa aussi avait voté?
«To o do gbi gbà wè»; il y eut un petit silence et il ajouta d’une voix très fatiguée : «To o gbà … Olympe, je te connais, je sais que tu ne baisseras jamais les bras.», m’avait dit mon aîné et très regretté Ami Cardinal Bernardin GANTIN.
Eh bien! il en sera ainsi, dussé-je être au pied de la tombe; mais puisqu’il n’y pas le feu, je soutiens Benoît Illassa, supplie les Béninois de France qui seraient à Paris d’assister à l’audience de ce procès en diffamation en apportant fraternellement leur soutien à un compatriote qui ose se battre pour la vérité, la liberté et la Démocratie.
Olympe BHÊLY-QUENUM
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