Est-il un Béninois qui aime le Bénin ?
Une enquête-maison, menée au pas de charge (question-réponse à lava-vite) au niveau d’une centaine d’étudiants avant d’entrer dans le vif du cours, a donné le résultat suivant, quand on a eu ramené l’ensemble des réponses obtenues à une formulation commune : le Bénin, pour les Béninois, est un plat à manger et non un pays à développer. On ne dira pas grand-chose ici des trésors amassés en matière de culture de la consommation sans scrupule. Voici toutefois deux exemples de consommateurs édifiants dans leur insouciance. C’est l’oncle qui regarde tristement son neveu, brillant professeur d’université, à qui il finit par demander pourquoi il ne s’est pas fait douanier et s’il lui est encore possible de le devenir, auquel cas il faudrait qu’il se dépêche de quitter l’impasse où il est allé se fourvoyer. C’est la toute jeune femme, diplômée sans emploi depuis deux ans et qui, de guerre lasse, cède finalement à un douanier entreprenant et accepte de devenir sa onzième maîtresse. Elle ne l’aime pas du tout, mais avec lui, elle est à l’abri du besoin à vie. L’oncle et la jeune femme savent comment les douaniers font fortune. Mais, pensent-ils, c’est Dieu qui leur a permis de se retrouver de ce côté du plat où il y a possibilité d’enrichissement illicite et rapide, et quiconque peut s’accrocher à l’un d’eux pour tirer son épingle du jeu est béni de Dieu. Pas de souci à se faire ni de scrupule à avoir. Si tu n’y vas pas, dégage le chemin pour que j’y aille….
Copyright, Blaise APLOGAN, 2010,© Bienvenu sur Babilown
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