Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…
Ministres et Affaires
Dans sa posture de guerrier de la corruption ou de moraliseur de la vie publique, ce sont la méthode, les motivations réelles, mais aussi l’impulsivité autoritaire et le parti pris sélectif de Yayi Boni qui sont en cause. Pas les mises en accusation elles-mêmes ni les accusés dont on ne peut dire qu’ils tombent sur la liste noire des pilleurs de l’économie nationale comme un cheveu sur la soupe. Car la longue liste qui va de Sefou Fagbohoun à Karim Fassassi en passant par les Pierre Adovelande, Alain Adihou, et autres Soulé Mana Lawani n’est pas une liste d’enfants de cœur, agneaux innocents, attaqués par le grand méchant loup. Mais ce qui rend polémique cette liste, qui s’enrichit au fur et à mesure des vicissitudes et des scandales qui émaillent l’ère funeste du changement, ce sont les conditions arbitraires de sa détermination marquées de part en part par les travers évoqués plus haut. Un exemple flagrant de cet ensemble de travers est donné par le réveil judiciaire brutal du Chef de l’Etat qui, après avoir opposé un silence cynique à l’appel à sévir dans les cas avérés qui défraient la chronique depuis plusieurs mois et dont les fauteurs sont bien connus de tous, décide enfin d’agir. On pourra toujours dire dans un esprit positif qu’il vaut mieux tard que jamais, mais on ne peut s’empêcher de voir en filigrane de ce retour inopiné à la rationalité morale des arrière-pensées politiciennes. Comme par exemple le fait que la récente liste de ministres offerts en pâture à l’appétit procédural des députés n’est pas innocente. Outre qu’il s’agit de mettre à rude épreuve la bonne foi des députés à aller jusqu’au bout de leur volonté, et le cas échéant les mettre dans l’embarras, il saute aux yeux des observateurs que les éléments de la récente liste noire de Yayi Boni se recrutent volontiers et quasi exclusivement parmi ceux qui ont fait ou sont suspectés d’avoir fait allégeance à ses concurrents électoraux. L’autre preuve des travers déplorés ici est le fait que si la liste d’hommes potentiellement passibles de la HCJ et livrés par Yayi Boni à l’Assemblée à cet effet, renvoie aux affaires comme Censad, ICC Services, Vente de Parcelle aux Usa et SBEE, on ne sait pas pourquoi une affaire aussi importante que celle des Matériels Agricoles est passée à la trappe alors qu’elle défraie actuellement la chronique ! De même, Sur la liste de ceux que le Chef de l’État jette en pâture à la HCJ, au chapitre de l’Affaire CENSAD, on ne voit pas ce qui justifie la présence d’un Soulé Mana Lawani à l’exclusion de son collègue François Noudégnessi qui a eu aussi maille à partir dans la même affaire. D’une manière générale, on ne voit pas pourquoi Yayi Boni donne ces 4 Ministres en pâture à la HCJ alors qu’il continue de tenir sous le boisseau les résultats des audits effectués depuis 2006 et dans lesquels nombres d’autres cadres, Ministres ou députés sont impliqués !
Comme on le voit même au fond du gouffre le plus noir de la malgouvernance et des scandales, Yayi Boni reste égal à lui même : dans son inénarrable insensibilité éthique, son naturel autoritaire et son penchant irrésistible pour les intrigues…
Éloi Goutchili
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Nous savons désormais que cette situation est intervenue malgré
1- L’existence des qui portent réglementation bancaire en République du Bénin ( les lois n° 90-018 du 27 juillet 1990 et n° 97-027 du 08 août 1997)
2- L’existence de structure techniques du Ministères des finances ( la Direction des Affaires Monétaires et Financières, la Cellule nationale de Traitement des Informations Financières du Bénin, la Cellule de Surveillance des Structures Décentralisées) et des Services des Renseignement. L’Etat béninois a délibérément laissé Icc Services et consorts s’installer partout dans le pays et exercer illégalement les fonctions de banque, notamment la collecte d’épargne publique
3- L’avertissement de la BCEAO au Gouvernement béninois depuis le mois d’août 2009, relevant l’illégalité des activités de ces structures, le danger que cela représente pour le peuple et l’économie béninoise
4- Les cris d’alarme de l’Association des banques régulièrement installées et opérant dans le secteur,
Le Président de la République a favorisé les activités de ICC Services et consorts notamment :
1- En recevant à la Présidence de la République de ICC Services et leurs collaborateurs colombiens, cf déclaration des conseillers politiques du Chef de l’Etat Amos ELEGBE et Alexandre HOUNTONDJI à l’émission Questions d’Actuallités du dimanche 18 juillet 2010 sur Golfe TV ;
2- En s’affichant partout dans le pays et de manière ostentoire avec les responsables de Icc Services et en rendant visite par deux fois au Président Directeur Général de ICC Services à domicile
3- En donnant toutes les protections aux responsables de ICC Services ( protection de leurs personnes, de leurs lieux de travail, de leurs résidences et plus généralement de tous leurs biens)
4- En laissant ICC Services exercer au vu et au su de tout le monde les fonctions régaliennes de l’Etat notamment ; don à la Gendarmerie de Brigade de Kouéklamè, d’un véhicule, la construction de plusieurs centres de santé, la réalisation de forages etc.
5- En finançant à la Présidence de la République les activités politiques des partis et organisations de la mouvance présidentielle et en fabriquant du matériel de propagande à l’effigie du Président de la République et des dirigeants de ICC Services à partir de la Présidence de la République.
Rédigé par : AHLO | 21 août 2010 à 22:36
On peut tout reprocher à la démarche de Yayi Boni mais ayons l'honnêteté de reconnaître qu'elle s'avère de bonne guerre. Elle nous rappelle que la corruption des "hauts placés" a un passé. Il faudrait un jour ou l'autre y faire face par une commission vérité, remboursement, faute de quoi toute lutte en ce domaine est vouée à l'échec car "tout le monde se tient et se tiendra aussi longtemps que l'on n'aura pas fait les comptes et sonner la fin du brigandage d'Etat..."
Rédigé par : Paulette Ahohouendo | 26 juillet 2010 à 19:59