Je suis né à Porto-Novo où j’ai grandi ; je ne suis pas Houéda mais Fon ; cependant nous respections le python ; quand l’un d’eux se fourvoyait dans notre maison, ma grand mère, Nago et Fon qui était très à cheval sur le respect des choses sacrées, s’improvisait dame patronnesse d’un rituel de “reconduite à la frontière” du temple imaginaire des Pythons. Un homme de la maison parvenait à recueillir pacifiquement le serpent avec un bâton autour duquel l’animal s’enroulait docilement. Et, après quelques incantations ou paroles propitiatoires prononcées par qui de droit, on conduisait le noble reptile hors de la maison, sur des routes plus dignes de son périple, au croisement de sentiers dont on estimait qu’ils étaient dans la même orientation que le Temple de Ouidah…
Aujourd’hui, la situation politique du Bénin n’est pas sans rappeler cette déchirante nécessité de reconduite à la frontière. Certes, Yayi Boni, le chantre du Changement qui a dupé tout son monde et déçu la grande majorité du peuple, par ses vices et tout le mal qu’il a fait à notre Démocratie et à notre économie, est plus proche de la vipère que du pacifique python. Mais pour les besoins de la concordance métaphorique, nous assumerons que Yayi Boni est le Python qui s’est fourvoyé dans la maison nationale ; et qu’il faut faire sortir. Qui sera le bâton autour duquel il s’enroulera ? Quel bras vigoureux tiendra le bâton d’évacuation ? Qui prononcera les incantations d’adieu ?
Ahandessi Berlioz
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