1. Lyndon B. Johnson
1.1
Le 31 mars 1968, à l'occasion d'un discours retransmis en direct à la télévision, Johnson annonce, à la surprise générale, qu'il ne cherchera pas à obtenir un second mandat. Il annonce également l'arrêt immédiat et sans condition des raids au Viêt Nam et appelle Hô Chi Minh à négocier la paix. Les démocrates donnent finalement leur investiture à son vice-président, Hubert Humphrey, qui est battu par Richard Nixon lors des élections de 1968. À la fin de son mandat en 1969, Johnson se retire dans son ranch de Johnson City au Texas. C’est là qu'il décède le 22 janvier 1973 des suites d’une crise cardiaque. Le ranch, le cimetière familial où il est enterré et quelques lieux environnants sont devenus depuis le Lyndon B. Johnson National Historical Park
1.2
1.3 Notre récompense viendra de la vie de liberté, de la paix, et espérons que nos enfants pourront en profiter pendant les siècles à venir.
Ce que nous avons gagné quand l'ensemble de notre peuple était uni ne doit tout simplement pas se perdre aujourd'hui dans la suspicion, la méfiance, l'égoïsme, et la politique chez aucun d’entre nous.
Croyant à ce que je fais, j'ai conclu que je ne devrais pas permettre à la présidence de s'impliquer dans les divisions partisanes qui se développent en cette année politique.
Avec les fils de l'Amérique sur les champs de batailles au loin, et l’avenir de l’Amérique comme enjeu décisif ici, chez nous, avec nos espoirs et les espoirs du monde pour la paix dans la balance tous les jours, je ne crois pas que je consacrerai une heure ou une journée de mon temps à des causes partisanes ou personnelles autre que celle relevant de ma lourde charge de Président des Etats-Unis.
En conséquence, je ne cherche pas, et je n'accepterai pas, la nomination de mon parti pour un autre mandat de président.
Mais que les hommes, où qu’ils soient, sachent cependant, qu'une Amérique forte, confiante et vigilante se tient debout ce soir vigilant prêt à rechercher une paix honorable - et ce soir se tient prête à défendre une noble cause - peu importe le prix, quelle que soit la charge, quelle que soit le sacrifice que le devoir pourrait exiger.
Je vous remercie.
Bonne nuit et que Dieu vous bénisse tous.
Président Lyndon B. Johnson - Mars 31, 1968 (source)
2.1
Et, lors de cette élection, Nelson Mandela s'engagea à ne pas être candidat à un second mandat. Il est vrai que, plus vieux président élu, Mandela avait alors 77 ans. Engagement qu'il tint à la fin de son mandat en 1999 en quittant la vie politique, et en laissant la présidence de la république à Thabo Mbeki. Sa retraite n'est cependant pas inactive. Nelson Mandela participe à de nombreuses œuvres caritatives et a toujours une forte influence nationale et internationale, prenant position sur de nombreux sujets.
2.2
2.3
3. Leçon d'histoire à l'attention de Yayi Boni
Voilà deux grands hommes qui, pour l’amour de leur pays et dans des moments décisifs de l'histoire, ont décidé en toute conscience de ne pas renouveler le mandat, auquel ils avaient pourtant constitutionnellement droit. L’un pour des raisons liées à la guerre à l’extérieur de son pays, et à la paix à l’intérieur de son pays. L’autre parce qu’il l’avait promis avant son élection, et parce qu’il jugeait, pour donner l’impulsion du dynamisme dont la jeune Afrique du Sud avait besoin, qu'il il était bon qu'elle fût dirigée par un homme plus jeune que lui ; un homme qui incarnât la jeune génération. Nelson Mandela savait mieux quiconque, qu'en Afrique, les successions étaient plus lourdes de tragédies lorsque des gérontes se maintenaient au pouvoir sans indiquer clairement le chemin et la forme de leur succession. Ce faisant aussi, à sa manière, il balisait le chemin de la paix pour une Afrique du Sud dont la réconciliation n’était pas encore derrière elle.
Concernant le Bénin et Yayi Boni son actuel Chef d’Etat, on ne peut pas ne pas se poser des questions sur cet esprit de responsabilité historique, dont ont fait preuve ces deux grands hommes. Et se demander si, comme la rumeur en a couru parfois, Yayi Boni accepterait par exemple de ne pas se présenter à sa succession. En somme s’il pouvait tirer leçon de ces illustres prédécesseurs Africain et Américain. La question ne manque pas de sens. Vu l’état de tension qui existe dans le pays depuis son accession au pouvoir, ce serait une façon de dissiper les nuages d’un guerre civile qui s’amoncellent dans le ciel du Bénin. Une guerre dont la nation pourrait faire l'économie. Par ailleurs, ce n’est pas ici le lieu de faire le bilan critique de l’action de Yayi Boni, mais la déception qu’il a suscitée par son échec est colossale et ineffable ; la médiocrité de son action et de sa personnalité est légendaire, aussi bien sur le plan économique que sur le plan de la politique pure. Sur le premier plan, on peut lui conseiller amicalement – à lui comme aux hommes de médias qui l’en affublent, de cesser d’utiliser la particule académique de Docteur. C’est une honte qu’un docteur en économie ait conduit l’économie d’un pays pauvre d’une façon aussi indigne et calamiteuse : entre décisions arbitraires, anarchiques, et non-conformes aux règles élémentaires, corruption, irrationalité légale, fantaisies budgétaires, gabegie, démagogie pécuniaire, et gouvernance à vue. Sur le plan de la politique pure, force est de relever le parti-pris de la propagande, du culte de la personnalité, du lavage de cerveau, de la manipulation des esprits, du régionalisme, de l’hégémonisme, du refus de dialogue, à la fois social et politique : toutes choses qui ont tenu lieu de méthode, d'horizon et de principe d’action.
Avec ce triste palmarès, pourquoi Yayi Boni voudrait-il encore se présenter aux prochaines élections présidentielles ? Pour faire régresser encore le pays pendant 5 ans ? Pour le bloquer encore pendant 5 ans ? Pour organiser des marches de soutien, chaque semaine pendant 5 ans ? La question se pose. Et il serait heureux que Yayi Boni s’inspire du cas de ces illustres prédécesseurs, qui ont pris la bonne décision de ne pas se représenter. Il vaudrait mieux qu'il prenne le temps de la pause, interruption sanitaire et salutaire, pour méditer sur sa médiocrité viscérale et ses dangereuses insuffisances. Aller cultiver son jardin hors du champ politique en 2011, c’est la seule façon pour lui de retomber sur ses pieds. La seule façon d’entrer dans l’histoire avec un brin de lumière.
Aminou Balogoun
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