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Comme l’a souligné et déploré à juste titre Olympe Bhêly-Quenum, le Président Yayi Boni évite de s’afficher publiquement avec les dignitaires vodoun comme s’ils étaient des pestiférés. Et pour cacher ce mépris, il préfère leur jeter à la figure quelques millions ; et encore, à partager sans distinction avec les cultes monothéistes exogènes pour lesquels il voue plus de respect et de considération. Il n’y a pas de doute cet évitement n’est pas un hasard mais un choix délibéré. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, ce choix n’est pas une précaution de salubrité évangéliste. L’abstention à s’afficher publiquement aux côtés des dignitaires vodoun est plus subtile, plus idéologique et plus perverse que cela. La raison en est double. Soit, Nordique supposé, Yayi Boni considère que le vodoun en tant que tel n’est pas une religion de ses racines et donc qu’il n’a pas à s’en mêler ou à accréditer la confusion entre religions endogènes et vodoun. Soit, Nago putatif, du fait que le vodoun et l’orisha ont des panthéons semblables et originellement interféconds, il craint que ne soit symboliquement infirmée la volonté d’opposition historique entre Proto-Adja et Proto-Yorouba qui est au principe de son romantisme politique axé sur la revanche des Nago jadis prétendument opprimés par les Fons….
Ayidohouèdo Benoit
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