Toussaint Louverture (né François-Dominique Toussaint le 20 mai 1746 dans une habitation près de Cap-Français ; mort le 7 avril 1803 au Fort de Joux, à La Cluse-et-Mijoux en France) est le plus grand dirigeant de la Révolution haïtienne, devenu par la suite gouverneur de Saint-Domingue (le nom d'Haïti à l'époque).
Son grand-père, Gaou-Guinou, serait né au Dahomey (actuel Bénin), issu d'une famille royale d'Allada. Déporté à Saint-Domingue, son père Hippolyte Gaou est vendu comme esclave au gérant de l'habitation du Comte de Bréda, dans la province du Nord, près du Cap-Français. Dans la plantation de ce domaine naît Toussaint, recevant alors le nom de son propriétaire, Bréda, selon l'usage. Son maître, M. Baillon de Libertat, relativement humain, encourage Toussaint à apprendre à lire et à écrire, et en fait son cocher, puis le commandeur (c’est-à-dire le contremaître) de l'habitation. (lire la suite sur Louverture)
Le jeu politique à trois entre Toussait Louverture, Dessalines et les Français, n’est pas sans rappeler le cas dahoméen avec Béhanzin, Agoliagbo et les intrigues du Général Dodds. On retiendra seulement que la révolte commencée par Toussaint Louverture fut parachevée par Dessalines que les ambitions personnelles conduisirent à sacrifier-trahir Louverture. Celui-ci fut capturé par les Français et exilé en France au Fort de Joux, où il mourra, comme toujours dans la tradition colonialiste française, dans des conditions douteuses. Dessalines, qui croyait pouvoir entrer en entente cordiale avec les Français, doit déchanter très vite sur leurs intentions réelles, – le retour de l’ordre ancien – et reprendre la tête de la révolte nationale qui le conduira à proclamer l’indépendance de Haïti le 1er janvier 1804 dont il deviendra le premier empereur sous le nom de Jacques 1er. L’Indépendance de Haïti du joug français et sa libération par les Noirs eux-mêmes, furent chèrement payées, aussi bien en vie humaines qu’en représailles financières, économiques et politiques de l’ancienne métropole. Dans leurs actes effectifs ou manqués, les Français n’eurent de cesse de vouer l’île noire aux gémonies, en mettant un point d’honneur à montrer aux Haïtiens ce qu’il en coûte de se libérer, punir les dirigeants et le peuple haïtien de leur témérité, eux qui par leu geste pointèrent du doigt le défaut dans la cuirasse blanche de l’idéologie raciste qui sous-tend le colonialisme.
Binason Avèkes
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