NECESSITE DE FAIRE LA LUMIERE SUR LA DISPARITION DE KPOYIZOUN
En réussissant à effacer de la mémoire collective, l’exil et la mort de KPOYIZOUN, le colonialisme français a « frappé le peuple AJA en lui interdisant de verser les larmes », comme le dit un adage bien connu. Maintenant que cette question a été remise au goût du jour grâce au Président du Conseil d’Administration de l’INIREF M. Pascal FANTODJI, nous devons rechercher les tenants et aboutissants de cette disparition mystérieuse. Comme l’a bien rappelé le professeur GAYIBOR la France n’avait aucun intérêt au retour de KPOYIZOUN à TADO. N’oublions pas qu’exilé dans les mêmes conditions, AGOLI-AGBO à son retour au pays, a été assigné à SAVE avec interdiction de mettre pied à Abomey jusqu’à sa mort. Pour nous, la thèse de la noyade est un faux grossier qui cache mal un grand scandale abominable. En supposant qu’elle soit vraie, comme on ne parle pas de la noyade d’un chien mais d’un roi exilé, il a dû avoir un rapport écrit sur les circonstances de cette noyade. Il suffit de le sortir pour démentir notre affirmation. Quelles sont alors les hypothèses qu’on peut émettre concernant la disparition de KPOYIZOUN ?
b) Paniquées à l’idée d’un retour du roi surtout à la veille de la 2ème guerre mondiale où les tensions entre l’Allemagne et la France ne cessaient de monter, les autorités françaises ont pu prendre la décision de ne pas le faire rentrer et de le laisser mourir de sa belle mort au Gabon ; Si c’est le cas, c’est contraire à leurs propres lois et est un acte criminel aussi.
c) La troisième Hypothèse est que face à tout ce qu’on a évoqué plus haut, les colonialistes aient décidé de l’éliminer tout simplement. Sachant tout ce qu’ils ont fait endurer à BEHANZIN lors de son exil ; sachant le sort qu’ils ont réservé à Samory, Lumumba, à Félix Moumié, et beaucoup d’autres patriotes africains, on ne pas peut l’exclure.
Dans tous les cas, la vérité existe et doit être enfouie dans les archives secrètes des colonialistes français. Cette vérité, ils doivent l’exhumer. Le peuple AJA doit savoir ce qu’est devenu son roi. Le peuple AJA et toutes ses dérivées doivent retrouver le corps de leur roi qui mérite une sépulture digne de ce nom et sur sa terre natale.
Conclusion
Une nouvelle ère s’ouvre pour les peuples d’Afrique, celle de l’appropriation de leur propre culture. Notre Renaissance va venir de notre passé, ce passé occulté, piétiné, nié, caché ; ce passé que le colonisateur nous a appris à mépriser. Nous devons nous investir dans la connaissance de nos cultures, de nos langues. Ce travail entrepris au Bénin avec l’INIREF (Institut International pour la Recherche et la Formation) porte déjà ses fruits car c’est grâce à lui que nous pouvons parler aujourd’hui du roi de TADO qui a été remis au devant de la scène de l’histoire. Des pans entiers de notre histoire sont enfouis dans les archives coloniales ; nous devons les exhumer ; nous devons nous convaincre que l’histoire est une arme de combat et que la renaissance viendra nécessairement d’une meilleure maitrise de notre passé.
Qu’avez-vous fait du roi KPOYIZOUN de TADO ? Les colonialistes français nous doivent une réponse.
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