Critique de la Rhétorique de Banalisation de l’Échec de Yayi Boni
Mon Cher Pancrace,
Aussitôt reçue la nouvelle de ton retour sain et sauf au bercail, me voilà déjà aux prises à ta fougue de questionnement qui comme d’habitude interpelle. Merci pour ta confiance qui te porte à me soumettre ces questions dont je n’ai pas, à dire vrai, souvent le sentiment d’être à la hauteur de la pertinence. Mais quand tu me demandes ce que je pense de ceux qui disent que Yayi Boni n’est pas pire que ses prédécesseurs, alors je me dis que la question est plus sérieuse qu’il n’y paraît. Elle mérite une véritable mise au point, que je m’efforcerai de faire en toute sincérité et en toute rigueur.
Oui, mon Cher ami, il y a beaucoup de gens qui, pour noyer le poisson, disent que la situation politique du Bénin n’est pas pire maintenant qu’avant 2006. Bien que ceux qui parlent ainsi avancent souvent masqués, certains ne cachent pas leur sympathie sinon leur appartenance au régime de Yayi Boni. Soit pour des raisons trivialement ethniques, sociales, politiques, conjoncturelles et opportunistes. Parfois même par affinité élective, idéologique ou en toute bonne foi intellectuelle. Alors mon cher Pancrace au risque de t’étonner, qu’il soit compris une bonne fois pour toute que : Non le Bénin ne va pas infiniment plus mal que dans les décennies écoulées ; oui les mœurs politiques – le régionalisme, la corruption, le népotisme la prévarication et l’impunité – tous ces travers de notre société qui ont la vie dure ne datent pas de 2006. De ce point de vue, a priori pas de raison de jeter la pierre à Yayi Boni et à son régime. Même s’il y a certains indices idiosyncrasiques qui inspirent l’inquiétude quant à la pérennité du caractère pacifique de notre société. Mais passons, et n’offrons pas au raisonnement insidieux que nous déconstruisons matière à se redresser sur son séant. Et disons d’emblée ceci : Oui, Yayi Boni n’est pas pire que les hommes du passé, mais dans le même temps, Yayi Boni n’a pas été élu en 2006 pour conserver le statu quo. Et puis à supposer que Yayi Boni et ses challengers d’aujourd’hui fussent du même tonneau pour quoi et au nom de quoi il continuerait d’endosser l’image de la nouveauté ? Et en quoi les autres doivent-ils continuer de camper le pôle du passé et de la médiocrité par opposition à lui ? À mon avis, ce genre de clivage manichéen qui a prévalu à l’élection de Yayi Boni en 2006 a maintenant fait long feu ; une bonne fois pour toute….
La suite bientôt sur Babilown, la République Culturelle
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