L’un des problèmes fondamentaux de nos sociétés actuelles en Afrique, c’est qu’il n’y a plus personne dont la parole s’impose à tous, alors que dans le même temps nous restons dominés par les vices et les tares de l’oralité, que la modernité ne fait que décupler. Avant, le Roi, le Bokonon, le Vodounon, le Kpanlingan, etc. avaient une parole de poids socialement agissante. La parole comme structurant normatif, ordonnateur, et hiérarchique du lien social coulait de source sacrée. Elle était alors vectrice de discipline collective et de vérité existentielle. Elle permettait à la vérité d’irriguer le corps social selon une vibration symphonique. Maintenant cette parole-là n’existe plus et au nom d’une liberté douteuse elle a été substituée par la cacophonie anarchique et insensée de la somme infinie des bruits, des cris, des borborygmes et vociférations individuels. Et, avec cette parole, disparaît la cohésion, le bon sens et l’unité morale de notre race. Nous n’avons plus que nos yeux pour pleurer cette parole, et même pas de quoi en parler
Amida Bashô
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