Mon Idéo Va, Court, Vole, et Tombe sur..:
Danger en Perspective
Il y a un Ya-kaïsme médiatique à la fois troublant et inquiétant qui caractérise le style, la personnalité et la méthode politicienne de Yayi Boni
Ya-ka mettre des fils de Président dans un gouvernement et tout baigne côté soutien de renom !
Ya-ka aller à la Mecque en courant derrière tel député récalcitrant pour s’assurer de le retourner comme une crêpe !
Ya-ka abandonner le prénom chrétien hyper-évangélique Thomas pour je ne sais quel Omar ou Abdul-Malick pour damer le pion à Bio Tchane dans le Nord ! (rumeur ?)
Ya-ka avoir Kérékou –l’Antéchrist logique du changement – dans son camp et on est sûr de s’imposer.!
Ya-ka nommer tel agité du bocal de la société civil dans son gouvernement, et le tour de la bonne gouvernance est joué... !
Ya-ka acheter quelque député délinquant et analphabète à coup de milliards pour que l’opposition tremble sur ses assises !
Ya-ka donner des millions au rois et religieux et la messe est dite !
Ya-ka nommer tel avocat célèbre comme porte-parole pour que le manque de charisme du Président soit exorcisé !
Bref la liste des gesticulations de Yayi Boni placées sous le signe pathétique du ya-kaïsme est plus fantaisiste qu’une liste de Prévert. Toute cette frénésie médiatique basée sur le principe magique de sympathie ou un syllogisme frauduleux ressemble à un pot pourri de maladresses et d’improvisations puériles. Elle a quelque chose de pathétique et fait voir son auteur comme marqué du sceau de la pauvreté congénitale en politique ; un homme qui faute de moyens de fond veut forcer le destin à coup de prestidigitations médiatiques et d’illusionnisme symbolique.
Mais en vérité si ces gesticulations étaient aussi inoffensives qu’il y paraît, on pourrait les passer en pertes et profits du folklore de la culture politique tropicale, se contenter d’en rire et dormir en paix. Hélas, il n’en est rien, et tout porte à croire que ce ya-kaïsme actif de Yayi porte en lui les germes du pire. Il est à craindre que ce qui apparaît comme une succession agitée de gesticulations plus ou moins désordonnées, loin d’être régi par un mouvement brownien, est en vérité une série d’actes ordonnés entrant dans le cadre d’une stratégie bien pensée de pré-justification formelle d’un trucage en béton des élections en 2011. Pour qu’une élection truquée ait les apparences de la plausibilité et de la vraisemblance, il convient de la lui prêter à l’avance. De réaliser artificiellement les conditions a priori de sa crédibilité. Si Yayi Boni ne déployait pas cette série de facteurs d’ya-ka comment pourrait-il se convaincre lui-même et à plus forte raison le peuple béninois et le monde qu’il a gagné les élections en 2011 ?
Ces gesticulations placées sous le signe suborneur du ya-kaïsme le plus subtile, pour aussi pathétique qu’elles paraissent ne sont pas moins les conditions nécessaires d’une fraude électorale massive et systématique en perspective. Chronique en creux d’un truquage annoncé. Ces conditions seront-elles suffisantes ? Il faut espérer que non car il y aurait alors péril en la demeure nationale. Non seulement la démocratie béninoise en gestation, qui sous Yayi a déjà subi des balafres énormes, en prendrait un coup létal, mais plus grave encore, la paix deviendra très vite un lointain souvenir !
Éloi Goutchili
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