Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur… :
Feu !
Le sens de la provocation de Yayi Boni n’est plus à démontrer. Certains originaux attribuent cela à la mise en jeu d’une polémologie à usage démocratique.
Quand les syndicats ont marché contre le scandale de la Censad, Yayi Boni leur a envoyé illico l’Ige. La provocation dans ce cas consiste à démasquer les syndicats comme politisés et corrompus. Et donc à les disqualifier de vouloir donner des leçons de bonne gouvernance. Ainsi, puisque tout cela a une visée médiatique, à récupérer ou à ternir l’effet médiatique des marches organisées par ces syndicats. En bon despote inculte, Yayi Boni croit à la trouille personnelle concrète, et compte sur cela pour mettre au pas ses ennemis, ceux qui lui résistent. Signalons que la même Ige a déjà eu à visiter la mairie de Cotonou. Pour l’instant rien ne filtre de ce qu’elle y a découvert. Le plat du chantage est mis au frais et sera consommé à bon escient. Mais la RB et ses dirigeants restent dans le viseur de Yayi Boni, le provocateur. Rosine Soglo a-t-elle dit « Nous allons faire la guerre à Yayi » ? On a préféré prendre le mot au sens propre. On a parlé de menace de guerre civile. Comment ? Une femme, fût-elle l’épouse d’un ancien Président, qui se permet de dire haut et fort qu'elle va faire la guerre au Président en exercice ? Inadmissible ! Cette rodomontade écorne symboliquement la toute puissance du chef, renverse l’ordre du pouvoir et met en danger l'espoir de son renouvellement. C’est Yayi qui est fort, c’est lui qui peut mener une guerre à tout le monde ; c’est de lui qu’on doit avoir peur ; c’est lui qui a droit de mort et de vie sur tous les Béninois et non l’inverse. Car la guerre, faut-il le rappeler est pourvoyeuse de mort. Or c’est le pouvoir d'Etat, surtout lorsqu’il est détenu par un apprenti-dictateur, qui administre la violence et non l’inverse. Pour regagner son espérance mise en danger, Yayi doit lancer une contre offensive symbolique susceptible de renverser la vapeur médiatique de la rodomontade de Rosine Soglo. Eh bien, il semble que l’opération soit menée ! En effet, on peut lire dans la presse qu’un soldat a pointé son arme sur Rosine Soglo dans les beaux quartiers de Cotonou. Le fait est assez rare pour susciter l’émoi, la consternation et l’indignation. Un hasard ? Peut-être ! Nécessité médiatique, sûrement !
En tout cas, hasard ou nécessité, Yayi Boni le provocateur vient de remonter l’horloge symbolique de son pouvoir. Par cet incident il a été rappelé à notre vieille amazone au verbe haut que le maître de guerre au Bénin actuel c’est Yayi Boni... Rosine est peut-être Soglo, mais Yayi lui est "Sossou", le maître du feu. Et qu’il vaut mieux être victime d’une fausse guerre des mots que de la vraie guerre des armes à feu !
Éloi Goutchili
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