The Man is Drunk
A man elected with such a high rate may run drunk, me disait une amie Américaine en 2007, à Propos de Yayi boni, élu à 75% des voix. Sans doute le peuple béninois avide de changement a cru bien faire en appuyant celui qui était apparu comme son candidat idoine, l’homme indiqué pour atteindre cet objectif. Sans doute aussi que le caractère massif de l’élection a contribué à consolider l’irréversibilité de l’alternance, lorsqu’on sait que Kérékou et les siens n’avaient rendu leurs armes qu’au dernier moment. Si ce plébiscite a quelque avantage institutionnel, il a aussi un inconvénient jusque là insoupçonné, celui de monter à la tête de son bénéficiaire. C’est ce qui s'est passé avec un homme, Yayi Boni, qui a su bien cacher son jeu, et se montrer sous des dehors d’une humilité trompeuse. Les tendances tyranniques, le culte de la personnalité, les fréquentes violations de la constitution, la résurrection d’un régionalisme décomplexé, la tension politique qui dure, le risque de violences graves sinon de guerre civile à l’horizon 2011, autant de calamités potentielles ou actuelles, qui sont le résultat direct de l’ivresse d’un homme qui s’est laissé aller à l'hubris du pouvoir, d’autant plus facilement qu’il s’est mépris sur le sens ultime du geste du peuple.
Mon amie Américaine a hélas raison : “un homme élu avec un si fort pourcentage des voix court le risque d’en devenir ivre.” C’est arrivé : Yes, Paula, the man is really drunk ! S’il n’est pas trop tôt pour le dire, gageons qu’il n’est pas trop tard non plus…
Binason Avèkes
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008,© Bienvenu sur Babilown
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