Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…
Les Héritiers
Des gens comme Léhady Soglo trouveront tout naturel d’être désignés candidats à l’élection présidentielle et le cas échéant élus Président.
Et dans leur motivation, il y a le sous-entendu classique qu’aux âmes bien nées la valeur n’attend pas le nombre des années. Et surtout que ça se passe ailleurs sans problèmes. L’exemple le plus frappant n’est-il pas offert par Barack Obama, jeune président d’une grande nation qui l’a emporté face au vieux McCain ?
Ce vice devient naturalisé au Bénin. Il a été porté à sa quintessence sous le régime de Nicéphore Soglo. A l’époque en effet, toute la cargaison du pouvoir d’état était remplie des membres de la famille du Président et de son entourage personnel. Et quand on élève la voix pour douter du bien fondé d’une telle orientation, et du caractère déviant de cette forme de préférence impudique, immanquablement on s’entend répondre que ce n’est pas une invention béninoise. On pointe le doigt sur de grandes démocraties du monde, notamment les Etats-Unis. Regardez les frères Kennedy, les Bush père et fils, les Clinton, mari et femme, et aujourd’hui Obama, le jeune Obama ! « Noir » et Président... ! Si les Américains entraînent sans états d’âme toute leur famille en politique ; s’ils organisent et s’autorisent des passages de relais héréditaires ou endomorphiques pourquoi pas nous aussi au Bénin ? Si les Américains élisent un Président jeune – et Obama n’est pas le premier – pourquoi pas nous aussi au Bénin ? Pourquoi défendrait-on à Léhady Soglo de vouloir y aller et de faire valoir sa légitime ambition d’être Président du Bénin ?
La Réponse à cette question sera aussi une question : Pourquoi un pays aussi petit que le Bénin trouverait tout naturel de faire les mêmes choses qu’un pays aussi grand que les États-Unis sachant que ces choses ne sont pas dans le noyau constitutionnel des pratiques saines d’une République ?
Quand les Américains veulent élire leur Président, ils ne vont pas demander de l’argent à d’autres pour organiser les élections. Or c’est ce que nous faisons, au Bénin et en Afrique.. Et ce n’est là qu’un aspect parmi mille autres qui nous distinguent d’eux. Et cet aspect a beau être anodin, il nous force à réfléchir. A arrêter de justifier nos vices par comparaison avec ceux des autres, car, on ne le dira jamais assez, comparaison n’est pas raison !
Chez nous tout est déjà si familial, si tribal que ce n’est même pas la peine d’en rajouter...
Au nom de l’appartenance à la même savane la fourmi doit-elle faire la même chose que l’éléphant ? Au risque de recopier des travers mortels pour elle ? Nous ne le croyons pas.
Éloi Goutchili
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Salut Gévara Nonviho
Votre métaphore est très belle, mais je crains qu'en fouinant un peu, elle ne tienne la route. Ce qui nous amène à répéter à nouveau frais que si l'imitation des qualités d'un ami est bonne, l'imitation de ses défauts ne l'est pas. Or fouiner pour se nourrir est une bonne chose. Donc ceci met hors jeu votre métaphore... Par ailleurs, vous me suggérez d'orienter mes projecteurs sur les gros vices qui ont cours en Afrique, y compris sur le sujet développé ici. Malheureusement ce n'est pas possible, parce que si vous êtes un lecteur assidu de Babilown, vous aurez remarqué, sauf cas exceptionnel, que nous ne parlons pas de ce que les gens appellent l'Afrique; parce que pour nous l'Afrique est une invention dont il ne faut pas abuser. Babilown, est consacré au Bénin ( et par extension au golfe du Bénin) et ne parle que de ce qui concerne le Bénin. Notre opinion est que si chacun s'occupe du coin qu'il connaît le mieux, du coin dans lequel il se reconnaît, alors ce qu'on appelle l'Afrique irait bien mieux. Car, voyez-vous, cette approche abstraite et conditionnée de l'Afrique dont nous avons hérité du colonialisme et qui se perpétue à travers les réflexes conditionnés par le système néocolonial, est un prétexte à se déprendre de l'Afrique réelle. Ceux qui sont incapables de faire l'unité entre trois villages de chez eux, invoquent volontiers l'Afrique et font l'Eloge du gouvernement ou de l'unité africaine. L'Afrique ainsi conçue est selon nous un exutoire subtil, une fuite en avant... Dans ce panneau-là, à Babilown, nous faisons l'effort mental de ne pas tomber ! Donc toutes nos excuses si nous ne critiquons pas des vices venus du large africain; cela ne veut pas dire que nous ne les réprouvons pas avec la dernière vigueur. Le seul fait que nous critiquions des vices bénins -- c'est le cas de le dire – au Bénin montre quelle est notre attitude vis à vis du désordre et de la bêtise au sens large.
Merci,
EG.
Rédigé par : E.G. | 01 septembre 2009 à 19:44
"Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…"je veux fortement souhaiter que ce ne fut sur une branche pourrie, l'oiseau ayant dans le bec un fromage fortement alléchant:la famille Soglo,sujette à de nombreuses critiques, j'avoue des fois méritées.Mais est il juste que la fourmie qui peut, par la fouine sortir le grain des décombres{comme l'éléphant par sa trompe fouine à la recherche de tubercules,}, puisse se vanter de ne point utiliser la même méthode ? Rappelons en outre que l'éléphant dans sa grandeur à ses pas dictées par la présence d'une souris { je ne parle pas des états-unis face à l'état juif d'Israél}. je souhaiterait que vos critiques à ce sujet se focalisent plus sur le Sénégal{Wade fils },le Gabon{Bongo fils} et autres où la gestion politique semble être plus vue sous son aspect"légitemement transgénique".
Rédigé par : Guévara NONVIHO | 31 août 2009 à 19:51