S’il avait été clair que Houngbédji ne briguerait pas la candidature à la tête de l’Un comme candidat à la présidentielle de 2011, il est à peu près sûr que Soglo n’aurait pas démissionné de la RB. La chose est présentée comme résultant d’une grave dissension au sommet du parti mais il se pourrait que ce soit l’une des figures de la manipulation
En tout cas, la dimension stratégique de la candidature à la présidentielle de 2011 est le motif réel de ce geste spectaculaire qui, moins révélateur d’un conflit au sein du couple Soglo qu’il n’y paraît, traduit surtout une divergence de stratégie vers le même but : Léhady candidat de l’Un aux Présidentielles 2011. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’annonce de la démission intervient au moment où dans un show médiatique rondement mené à bon escient, Houngbédji commença à mettre en scène le rôle et l’image du prétendant naturel à la candidature de l’UN aux élections présidentielles de 2011.
Vu les nombreuses couleuvres avalées jusque là par Nicéphore Soglo, ce n’est pas maintenant qu’il va casser la baraque. En démissionnant avec fracas de son rôle de chef honorifique de la RB, Soglo se libère du même coup des engagements pris au nom de ce parti avec les G et F. Sonnant le glas sinon de l’Un du moins de l’idée fétiche de la candidature unique aux élections présidentielles. Schéma de désunion typiquement dahoméen, plus proche de la réalité que les utopies unionistes parfaitement lénifiantes dont on nous a rebattu les oreilles jusque là.
Si Soglo casse la baraque maintenant, après y être resté sous mille et une intempéries et coups de boutoir de sa tonitruante épouse, personnage férocement imbu de soi, et à l’autoritarisme légendaire, il paraît très surprenant qu’il le fasse maintenant, s’il n’y avait d’autres raisons cachées que les raisons de principe et de morale pédagogique évoquées dans sa lettre de démission. Et ces raisons convergent toutes vers le destin présidentiel de son fils Léhady, dont la première fonction est de laver l’affront qui lui a été fait en 1996 ; affront dont sont présumés responsables, entre autres, des hommes politiques comme Me Adrien Houngbédji et autres ténors des G et F, et que par division du travail de manipulation, des seconds couteaux comme Epiphane Quenum sont chargés de ressasser, à qui veut bien les entendre.
On a toujours unanimement reconnu à Léhady Soglo la paternité de l’initiative de la démarche unitaire qui est arrivé à son point culminant avec l’Un. Pourquoi aurait-il si passionnément œuvré si ce n’est pas pour devenir Président ? Le fait que cette démarche de sagesse de la part d’un homme qui comme Yayi Boni en 2006 peut se prévaloir de sa nouveauté dans le gouvernement du pays ne soit ni un hasard ni totalement inspiré par l’altruisme saute aux yeux. Et lorsque le navire d’une telle ambition commence par montrer des signes inquiétants de dérive sous l’action d’un vent menaçant qu’on avait espéré arraisonner et dompter, il est du devoir du Grand capitaine de donner un grand coup de barre pour restaurer l’espoir !
Prof. Cossi Bio Ossè
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Indéniablement, Soglo, je dirais même les Soglo jouent une stratégie concertée. Ils veulent être présents dans tous les schémas et effectivement être majeurs dans l'un ou l'autre des schémas. Ne détiennent -ils pas la plus grande mairie du Bénin ? L'UN leur sert juste à peser contre Yayi Boni. Et ils prendront leur distance avec l'UN sans état d'âme au moment opportun. De ce point de vue l'analyse du Pr C.B.O n'est pas dénuée de fondement. Mais il convient d'ajouter qu'ils (les Soglo)savent que leur marge de manoeuvre face au pouvoir est restreinte car ils ont eu à gérer et gèrent une municipalité à budget colossal. Ils ont fait une longue traversée du désert qui les a laissés probablement exsangues. Il est facile de leur trouver des affaires dans leurs affaires. Cela ne m'étonnerait pas qu'ils soient tenus en respect. Souvenons-nous de la dernière visite de l'IGE à la municipalité. Vous remarquerez qu'ils (La RB, les Soglo) ne sont pas signataires du dernier communiqué de presse de L'UN qui enfonce le clou face aux responsabilités personnelles du président de la république dans les dossiers fumeux en cours. Je crois que ces éléments participent aussi de cette stratégie de retrait de Soglo père par rapport au parti afin de jouer sur tous les tableaux. C'est cette même stratégie multipolaire qui a entraîné que l'un des fils s'est présenté disons contre l'héritier aux élections présidentielles de 2006 afin de canaliser les mécontents du choix du père. De même, aujourd'hui, pendant que l'aîné joue l'opposant non déclaré au milieu des G et F, le cadet glane sur les prés du pouvoir. En bref cette stratégie de positionnement multipolaire s'additionne à la visée de l'adoubement du fils aîné à la magistrature suprême à un horizon plus ou moins proche que le professeur Cossi Bio Ossè met si bien en évidence.
Rédigé par : Thomas coffi | 18 juillet 2009 à 23:43