La Récente garde à vue du Prof. Henry Louis Gates Jr.,
Monsieur Henry Louis Gates jr est peut-être le savant Afro-américain le plus largement reconnu en Amérique. Éminent professeur M. Gates est aussi un multi éditeur de revues scientifiques consacrées à la généalogie et à l’histoire des Noirs.
A combien de Blancs de ce calibre, ce genre de quiproquo kafkaïen peut-il arriver ?
Comme quoi, on a beau élire un Président Noir aux États-unis, l’absurdité de l’antinégrisme primaire, ce mépris spécifique des Noirs, est encore là et bien là !
Le Président Obama interrogé sur l’affaire lors de sa conférence de presse a réagi avec vigueur, estimant que la police de Cambridge, Mass. avait agi de façon stupide.
“Maintenant, je ne connais pas des faits, n’ayant pas été sur place, et ne saurais dire quel rôle la race a joué dans cela, mais je pense qu'il est juste de dire : primo que n'importe lequel d'entre nous serait en rage d’être aux prises à un tel embarras ; deuxio que la police de Cambridge a agi stupidement en arrêtant quelqu’un quand il y avait déjà la preuve qu'il était dans sa propre maison ; et tertio, ce que je pense et nous le savons sans aucun rapport avec avec cet incident, est qu'il y a une longue histoire dans ce pays d'Afro-américains et de Latinos qui sont arrêtés de façon disproportionnée par rapport à l’esprit de la loi. Et c'est juste un fait.” Monsieur Obama a ajouté que l'incident était " un signe du fait que la race reste un facteur dans cette société”.
Binason Avèkes
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Et oui, les Blancs ne nous aiment pas... c'est sûr. Ils ne sont pas les seuls à ne pas nous aimer ; il y a aussi à des titres divers les Arabes, et dans une moindre mesure les Chinois, et même les Indiens ! C'est une question d'opposition à caractère émotionnel mais aussi économique entre les peuples clairs et les peuples sombres de peau. Mais ce sont les Européens, ceux qui se sont autoproclamés blancs (qualificatifs dont ils ont même exclu d'autres comme les Arabes qui pourtant leur ressemblent comme deux gouttes d'eau) ce sont les Blancs qui ont le plus théorisé cette haine avec raffinement et passion, ceux sont eux qui portent cette haine à son firmament, pour la simple raison qu'ils ont eu besoin de cette haine, de ce mépris, de cette diabolisation pour justifier leur exploitation. Pour se faire bonne conscience, se déculpabiliser alors qu'ils se doutaient qu'ils faisaient du mal. Aujourd'hui, alors que l'exploitation a pris une autre forme, la haine est toujours là. Et elle a aussi une fonction rétrospective, il faut à travers le racisme blinder la conscience du mal atroce du passé qui ressurgit dans le champ de la conscience : le Noir est méprisable à vie; c'est le mépris qui est le seul climat émotionnel intersubjectif dans lequel on l'accueille parce que, ainsi, cela évite au Blanc de se poser la question du mal atroce du passé, et celle encore plus cruciale de la justice et de l'égalité dans les partages aujourd'hui. Mais il est vrai que la haine découle aussi de l'image que donne de lui une communauté. Sachant que les hommes ne s'aiment pas les uns les autres ; que le Blanc se distingue et combat le Chinois, que l'Arabe musulman colonisé déteste le Blanc chrétien colonisateur qui le lui rend bien, etc...; quand on regarde un peu le rapport des autres races entre elles, on voit que le mépris strict, le mépris dégradant y prend une moindre part que celui des autres races vis à vis de nous. Entre le Blanc et l'Arabe, entre le Chinois et le Blanc, il y a moins de mépris au sens strict que de crainte, il y a moins de haine que de méfiance et de vigilance égoïste.
Donc le problème de la haine du Noir dans les sociétés dominées par les Blancs (oui, car il faut séparer cette haine dans son aspect sociologique et anthropologique, et dans son aspect international) est un problème sociologique. Cela suppose aussi que les Noirs balaient un peu devant leur porte. Le mépris, les préjugés pour beaucoup dépendent de ce qui se passe plus souvent dans une société. Ils dépendent de l'image que la communauté sur laquelle il porte donne d'elle-même. Quelle que soit sa couleur, une communauté éclairée, dynamique, éprise de progrès, de travail, d’unité (non pas seulement négativement comme le font les Noir) mais positivement, une telle société sera moins sujette au crime, ou à des délits, et suscitera de ce fait le respect des autres. Or aux États-Unis, l'image du Noir oscille entre celle du danseur (Mickael Jackson) et du sportif ( Mickael Jordan) c'est à dire qu'en sorte elle est régie par une logique du jeu et de la gloire éphémère ; un jeu auquel le Noir est renvoyé, et dont il est souvent le jouet méprisé ; c'est d'ailleurs là déjà que commence paradoxalement le mépris ; en acceptant de se suffire de cela, le Noir, bien qu'on l'applaudisse sur le moment, bien qu'on l'envie, est déjà dans le caca du mépris. Car une communauté digne de ce nom, ne se mesure pas principalement ou exclusivement aux prouesses de ses saltimbanques, mais à la qualité et la notoriété de ses acteurs économiques, intellectuels, culturels, en tant qu'ils sont unis et reflètent l'effort commun de cette communauté.
Le vrai problème de la haine pour nous n'est pas que les Blanc ne nous aime pas ; on ne peut pas forcer les gens à nous aimer ; le problème est qu'il ne nous aime pas alors qu'il a tous les pouvoirs, et que, nous sommes obligés par la force des choses de vivre sous le même climat social et politique que lui. L'idéal absolu dans cette situation eût été que chacun restât de son côté. Le paradoxe est crée de toute pièce par le Blanc ; il prétend ne pas aimer le Noir, mais il a tellement besoin de lui, qu'il a tout fait pour l'inclure dans le même espace sociopolitique que lui, c'est de là que commence le racisme, l'oppression sociale et politique ; et tout se passe alors comme si la vocation du Noir est de combattre la haine et le mépris du Blanc 24 h/7 ; comme s'il n'avait rien d'autre à faire. Absurde (comme le montre les 4 heures de garde à vue subie par le professeur Gates ) ! Malheureusement nous sommes enfermés dans cette absurdité dont le Blanc a plus conscience que nous et que, au gré de son humeur, il met en branle pour se défouler et nous distraire. Marcus Garvey avait raison de vouloir aux États-Unis avoir un Etat noir, complètement noir, cela aurait rendu plus cohérentes bien des choses. Mais si cette idée avait été appliquée, on aurait été aujourd'hui dans cet autre paradoxe ( que l'on voit déjà de façon atomisée dans la société américaine) d'avoir un état américain qui est au même standard que n'importe quel pays du tiers-monde ! En effet, si les pays comme Haïti, etc qui sont dans la proximité directe et culturelle des États-Unis sont si pauvres aujourd'hui, ce n'est pas seulement à cause d'une certaine fatalité historique, d'une certaine difficulté sociopolitique, mais c'est aussi parce qu’ils y sont un peu condamnés par les forces géopolitiques et idéologiques héritées du passé, et dans les quelles la volonté américaine et la haine viscérale du Noir ont joué et jouent un certain rôle clé. Haïti c'est en noir cet état noir que voulait Marcus Garvey mais que les Noirs américains éparpillés sur tout le territoire des États-Unis d'aujourd'hui représentent virtuellement.
Au total, oui, les Blancs ne nous aiment pas, mais sur cette terre, qui aime qui ? L’amour des autres n’est qu’une cerise sur le gâteau ; et ce gâteau c’est à nous de le faire : nous devons attendre peu de l'amour des autres. Il est temps au Noir de se transcender, par l'unité réelle positive et le travail. Ce n’est pas facile compte tenu des handicaps et de 'l’impédimenta du passé, mais comme l’a dit Barack Obama dans son discours d’Accra, le passé ne peut constituer un prétexte éternel. Le changement et le progrès sont possibles si nous le voulons. C'est seulement à ce prix et à ce prix seulement que nous seront respectés ; car le respect est la condition de l'amour
Rédigé par : B. A. | 24 juillet 2009 à 08:38
Il a vraiment agi de facon stupide mais ce n'est pas seulement sa stupidite qui l'amène a arreter le professeur Gate mais c'est son passe raciste.Alors que nous les acceuillons tres bien en Afrique eux(les blancs) nous traitent encore comme des animaux qui ne doivent rouler de belles voitures ou habiter dans de belles maisons, je pense que nos dirigeants africains doivent comprendre que les blancs ne nous aiment pas ,nous devons maintenant prendre nos destins en main. Sylvestre Comlanvi Zannou omaha Nebraska USA
Rédigé par : Sylvestre Comlanvi Zannou | 23 juillet 2009 à 17:45