Bref votre régime a basculé dans la tyrannie dans l’espoir de contenir les luttes populaires, vous maintenir au pouvoir et continuer de livrer le Bénin au pillage impérialiste.
Pour illustrer notre propos, voici quelques faits qui caractérisent votre pouvoir.
Les derniers faits d’armes de votre pouvoir en matière d’atteintes aux libertés publiques et aux Droits de l’Homme ont consisté à faire condamner des responsables de la Démocratie révolutionnaire, la véritable opposition à votre politique anti-peuple en les personnes de : Dr VOYEME, Paul IKO, Nicolas AHOSSI TOKPASSI, et André ASSE, au motif qu’ils ont siégé dans une cour populaire ayant condamné le sinistre sieur Gero Amoussouga, escroc bien connu, votre conseiller qui, fort de votre protection a fait tirer à balles réelles sur des étudiants qui manifestaient pacifiquement contre ses turpitudes, faisant de nombreux blessés graves et qui n’a pas même fait l’objet d’une simple enquête.
Rappelons que par cinq fois, la garde présidentielle a tiré sans sommation, blessant et tuant de nombreux citoyens. Ce fut le cas le 31 mai 2007 à Ouidah, puis au champ de foire de Cotonou, à Zongo-Cotonou, au Carrefour Mosquée Cadjèhoun à Cotonou lors de passages du cortège présidentiel. Brice HOUNTONDJI et Olivier VINOU entre autres furent blessés, Gabriel ETOKO et Hubert GBOTCHEVI perdirent la vie et ces crimes sont tous restés impunis.
Du 31 mai au 3 juin 2008, François LEGBA, conseiller élu dans la commune de Covè est enlevé, séquestré et empêché d’aller voter pour l’élection du maire. François LEGBA a déposé depuis le 9 juin 2008 une plainte pour séquestration abusive auprès du Procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abomey contre ses ravisseurs et agresseurs dont Paulin DOSSA, Chef Matériel à la Présidence de la République. Suite toujours attendue…
En Septembre 2008, à Abomey-Calavi, le parti "La Renaissance du Bénin" (RB) est majoritaire après les élections communales. Trois conseillers RB sont enlevés, séquestrés et empêchés d’aller voter le jour de l’élection du maire…..
Le Lundi 24 novembre 2008, sur le campus universitaire d’Abomey-Calavi, Fulbert AMOUSSOUGA GERO, doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion, armé par vous en tant que conseiller technique à l’économie à la Présidence de la République, fait tirer à balles réelles sur des étudiants manifestants pacifiques. Bilan : une dizaine de blessés. Les étudiants protestent, leurs responsables sont arrêtés et traduits devant la justice. AMOUSSOUGA GERO lui, est toujours libre.
Le Lundi 29 décembre 2008, à Agonvy, les paysans coopérateurs s’opposent à l’interdiction par le pouvoir des assemblées générales des coopératives. Les gendarmes chargent à balles réelles : cinq paysans sont tués.
Le lundi 02 février 2009, munis d’armes blanches : coupe-coupe, machettes, gourdins, les mercenaires du MONEP ont agressé les responsables de l’UNSEB en résidences universitaires. Certains ont été séquestrés puis molestés. Bilan : cinq blessés dont Augustin ODJOUGBELE et trois responsables de l’UNSEB à savoir GBOLOU Hugues, ACLABI Prince et GNANDEKPA Dénis tous arrêtés et conduits au commissariat de police de Calavi. »
Ces faits ont conduit AMNESTY INTERENATIONAL et REPORTERS SANS FRONTIERES à constater respectivement dans leurs dernières publications que le Bénin a rétrogradé pour ce qui est du respect des Droits de l’Homme et au plan de la liberté de la presse
Monsieur le Président,
Ces faits viennent s’ajouter à d’autres pratiques de votre pouvoir tout aussi inacceptables du genre, vouloir contrôler toutes les institutions du reste largement discréditées (Assemblée Nationale, Cour constitutionnelle, Cour Suprême, CENA, la presse et la justice) pour mieux les réduire en caisses de résonance de la propagande gouvernementale, manipuler les résultats d’élections pour se les rendre favorables, organiser des procès iniques et assurer l’impunité aux véritables criminels.
Vous avez tenté de vous faire passer pour un champion dans la lutte contre la corruption mais vous êtes devenu le chef des corrompus et un corrupteur particulièrement actif dans l’achat des consciences et des voix, menaçant de représailles des régions entières qui ne voteraient pas majoritairement pour vous et votre parti. Le mur de protection des corrompus et criminels est d’autant plus épais que les délinquants acceptent de rejoindre et soutenir le clan présidentiel. Ainsi un GBADAMASSI reste un escroc, un délinquant aussi longtemps qu’il résiste à vos offres d’achat. Une fois qu’il succombe devant l’épaisseur du tas de billets de banque (selon son acolyte Modeste KEREKOU), fruit des détournements de deniers publics, il devient un homme respectable et fréquentable.
Monsieur le Président,
Il est un autre droit des peuples que vous foulez allègrement au pied. C’est le droit à l’instruction pour tous dans le respect de l’identité de chacun. En maintenant envers et contre tous les Nouveaux Programmes d’Enseignement pour le malheur de l’école béninoise, en ignorant avec mépris les propositions pertinentes assorties d’un chronogramme précis formulées par Pascal FANTODJI et toute la Démocratie révolutionnaire pour instruire tous les peuples dans leurs langues maternelles, faire reculer les frontières de l’analphabétisme et de l’obscurantisme et créer par la même occasion les bases d’un véritable développement du pays, vous avez tourné le dos aux aspirations profondes des peuples du Bénin. Vous appartenez à cette caste d’apatrides partisans du maintien de nos peuples sous une oppression impérialiste favorisée par l’imposition du français comme unique langue d’instruction, une oppression culturelle, politique, économique sociale et administrative exécutée par une minorité de locuteurs locaux de la langue française qui s’attribue tous les pouvoirs.
Monsieur le Président,
Au vu de ce qui précède, Le CCDB (Comité Culturel pour la Démocratie au Bénin) s’autorise à dire que votre gestion témoigne d’une méconnaissance crasse de la société béninoise. Par votre pratique du pouvoir, vous avez achevé de convaincre l’immense majorité du peuple Béninois que votre élection ne fut qu’une erreur de casting, une tromperie sur la marchandise soigneusement dissimulée derrière le slogan du « Changement ».
Les faits rapportés (Assassinats de paisibles citoyens, enlèvements et séquestrations d’adversaires politiques, déploiements d’escadrons de la mort et autres milices) montrent que les libertés partielles chèrement conquises par les peules du Bénin sont mises en danger aujourd’hui par un admirateur des dictateurs tels EYADEMA du Togo et BEN ALI de Tunisie qui se prend pour un messie et rêve de ramener le Bénin aux sombres heures du régime tyrannique de KEREKOU et son parti-Etat PRPB de triste mémoire. Les peuples du Bénin qui ont su mettre fin au pouvoir tyrannique de KEREKOU qui a sévi de 1975 à 1989 ne peuvent plus accepter un nouveau tyran au sommet de l’Etat. C’est dire que votre gestion du pouvoir vous disqualifie pour prétendre continuer de gouverner le Bénin.
Le CCDB joint sa voix aux autres organisations de la Démocratie Révolutionnaires avec à leur tête le PCB (Parti Communiste du Bénin) pour saluer et soutenir les luttes populaires qui se développent et les comités qui se multiplient témoignant de la volonté des peuples de se prendre en charge et rejeter votre pouvoir. Pour leur émancipation véritable, les peuples sauront se démarquer des autres clans de la haute bourgeoisie qui se découvrent une vocation d’opposants pour tenter de camoufler leurs désirs irrépressibles d’accéder plus facilement au partage du gâteau public.
Veuillez agréer, Monsieur le Président, nos salutations patriotiques
Paris, le 28 mai 2009
La Direction du CCDB
COMITE CULTUREL POUR LA DEMOCRATIE AU BENIN
(C.C.D.B.) Section française de la ODHP-Bénin Tel : 01 46 71 21 05 [email protected]
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