Chine. Tendus, inquiets, parents et sympathisants attendent devant un centre d’examen la sortie des candidats pour savoir s’ils ont réussi au test qui décidera de leur entrée à l'une des 1900 universités du Pays. |
Le test chinois d’entrée à l’université, emprunte au Bac français et aux nyugaku shiken (tests japonais d’entrée à l’université.) Le bac Français est un examen universel comprenant plusieurs épreuves, tandis que le test japonais n’est pas un examen et n’est pas universel, car l’étudiant passe autant de tests qu’il souhaite en fonction du nombre d’universités qu’il a choisies. Etant donné que les universités sont hiérarchisées en fonction de leur renommée, le passage dans une université de premier ordre, et le fait d’avoir le choix des armes ressemblent un peu au système des mentions à la française. Le Gao kow chinois ressemble au bac français en ce qu’il est universel ; un seul test permet de faire son entrée dans toutes les universités chinoises ; mais ce test n’est pas un diplôme, et se subdivise en série ou options d’orientation. C’est un test d’une durée de 9 heures, très en deçà de la durée du Bac, et plus long que les tests japonais. Environ trois cinquième des étudiants y sont admis chaque année.
A cet effet, les familles essaient de lever tous les obstacles afin d'optimiser le résultat de leurs enfants. Dans la province de Sichuan au sud-ouest de la Chine, les étudiants n’hésitent pas à aller s’entraîner dans un hôpital, reliés à des conteneurs d'oxygène censés améliorer leur concentration !
Certaines filles prennent des contraceptifs pour ne pas avoir leurs règles au cours de l'examen. Certains parents aisés pour inciter leurs enfants à avoir des résultats honorables, font des promesses de fabuleuses récompenses allant jusqu’à dépenser 100.000 yuans en espèces, soit environ 14,600 $ sinon plus.
Aux abords des sites d’examen, les parents attendent pendant des heures, aussi anxieux que des maris attendant leurs femmes en train d’accoucher. Une arrivée tardive est désastreuse. Une étudiante qui, en 2007, a eu quatre minutes de retard, a été renvoyée, malgré les génuflexions et supplications de sa mère et elle même devant le surveillant d'examen qui resta inflexible.
La tricherie est de plus en plus sophistiquée. Un groupe de parents, l'année dernière, a équipé leurs enfants avec des petits écouteurs, et persuadé un enseignant à leur envoyer par fax les questions et les réponses qu’ils ont transmises par téléphone cellulaire à leurs rejetons. Un autre père a équipé son enfant d'un mini-scanner et a soudoyé neuf enseignants pour lui fournir les réponses. En tout, 2645 tricheurs ont été pris l'année dernière.
La Chine a maintenant plus de 1900 établissements d'enseignement supérieur, soit près du double du nombre en 2000. Près de 19 millions d'étudiants sont inscrits, soit six fois plus qu’il y a une décennie.
Trad. Binason Avèkes
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008,© Bienvenu sur Babilown
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