Mon Idéo, Va, Court, Vole, et Tombe sur…
1972 et 2006 !
Curieux, le destin de Monsieur Kérékou dans l’histoire politique du Bénin.
L’homme est arrivé au Pouvoir par un coup d’état en 1972. Et il est définitivement sorti de pouvoir par un coup d’état qui a fait pschitt en 2006.
Ce coup d’état qui ne dit pas son nom a consisté à apparaître comme l’adoubeur naturel de Me Adrien Houngbédji ; à qui avant et surtout pendant le premier tour des élections de mars 2006, il ne cessait de dire « Vas-y, fonce ! je te soutiens à fond ! » ; alors que dans le même temps, il avait prépositionné Azonhiho, bombardé général pour l’occasion, une sorte d'à-valoir ; son homme de main, auteur de tous les coups les plus fumants de la période dictatoriale, était posté au coin du bois politique, prêt à attaquer au premier signal. Puis, ayant contribué délibérément et politiquement à l’avance inespérée de Yayi Boni au premier tour des élections, assurant, son challenger, Me Houngbédji de son soutien ; l’incitant à rejeter le verdict des urnes pour cause de fraude, il s’attendait à ce que, tel un chien de Pavlov blessé et rongé de frustration, sa marionnette supposée mît le feu aux poudres dans l’Ouémé et toute la région de Porto-Novo. Alors prenant le pays tout entier et le monde à témoin, le vieux Général donnerait l'armée dirigée par son bras droit Azonhiho, et sifflerait en toute bonne foi, la fin de la récréation électorale. Les élections seront alors renvoyées aux calendes grecques ; et avec elles l’illégalité de son maintien au pouvoir. Car l'alibi en béton de la sauvegarde de l’unité nationale, à défaut de lui donner la légalité lui offre la légitimité. Mais ce sombre scénario, chef-d'oeuvre de machiavélisme et d'irresponsabilité, a échoué. La Démocratie béninoise a échappé à un coup fatal.
Donc retenons : il y a dans la vie politique de Kérékou deux coups d’état ; un coup d’état d’entrée, et un coup d’état de sortie. Si le coup d’état d’entrée était proclamé à la face du monde, celui de sortie est secret, machiavélique et hypocrite ; et comme tous les pétards mouillés, il n’a pas fait grand bruit bien qu’il eût pu faire grand mal au pays !
Assurément, Dieu a sauvé le Bénin des desseins diaboliques d’un ramassis de vieillards lubriques, une caste qui, malgré ses dégâts, entendait imposer au peuple le cauchemar de son maintien aux affaires. La boucle a été bouclée de façon miraculeuse. Le Bénin est passé à côté de la farce et de la déflagration comme si de rien n’était, en laissant à ses regrets le vieil arroseur arrosé.
A part Dieu, qui faut-il remercier de ce dénouement heureux ? Dans l’ordre croissant : le personnage providentiel de Yayi Boni, l’intelligence un peu tardive de Me Houngbédji, et la divine sagesse du Peuple Béninois.
Éloi Goutchili
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