Le Député Benoît Assouan DEGLA évacué dans un hôpital parisien
Il y a souvent de la part de l’annonceur comme du potentiel récepteur, une sorte de fierté dramatique dans ce genre d’annonce... L’opération supposant déploiement de moyens, considération aussi bien de l’état qui en a eu l’initiative que de celui qui a eu l’honneur et la chance d’en bénéficier, au point même d’éclipser le danger qu’il encourt... Evacué à Paris, Ah ! Cela n’est pas donné à tout le monde ; il est malade, peut-être à l’article de la mort mais il est quand même évacué à Paris... Bien de gens, secrètement, aimeraient être évacués à Paris, voir Paris et mourir... ça doit faire classe. Dans le meilleur des cas, on sera bien pris en charge et guéri. Dans le pire des cas, on est assuré d’aller au Paradis, puisque le pays des Blancs est déjà, dans nos petites têtes noires, une belle esquisse du Paradis sur terre... Dans une culture où l’inégalité féodale est en vigueur, même dans la mort, elle se recherche passionnément. Bien qu’in fine, la mort soit un égalisateur impartial des gens, au Bénin plus qu’ailleurs, la sociologie des funérailles s’échine dans la démesure et l’orgie à dénier cette égalité !
Mais moi je rêve d’une chose ; une évacuation dans le sens contraire. Je rêve d’un malade, Béninois ou Occidental que l’on évacuerait au Bénin ; soit parce que notre système de santé a changé au point de faire l’admiration du monde, au point que les chances d’y survivre soit au moins égales à celles d'un pays comme la France ou même Cuba, et que rapport qualité/coût, il soit plus attractif ; avec en prime le fait qu’au Bénin, il y ait des guérisseurs hors pair, talentueux voire géniaux, détenteurs de connaissances inouïes, et capables de sauver les malades que la médecine des Blancs ne peut plus sauver ... Au lieu d’aller "chercher leur santé dans le blanc" comme cela se fait passionnément, paresseusement et aveuglement maintenant, je rêve de gens qui viennent comme on dit chez nous "chercher la guérison dans le noir..."
Binason Avèkes
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.