Mon Idéo, Va, Court, Vole et Tombe sur…
Le Peuple et le Beurre de Karité
Après les volets politique et marchand, tous du reste confondus, voici venu le temps du volet médiatique et logique de l’opération Gbadamassi.
Il consiste à faire croire que la palinodie d’un député, fût-elle chère payée, équivaut à un chant de victoire aux élections présidentielles en 2011, obsession suprême du chef de l'État.
Et pourtant ce syllogisme captieux n’est rien moins qu’un consensus frauduleux. Dans une société où le changement n’a rien fait pour modifier la valeur cardinale de la joie béate, les dirigeants tout à leur manigance peuvent, il est vrai, espérer que les obscénités pécuniaires auxquelles elles se livrent au sommet sans vergogne ni scrupule iront se noyer dans la vague de la joie de leur succès marchand. Mais rien n’est moins sûr car le peuple en son âme profonde observe, choquée et ne s’en laissera pas conter, après s’être laissé compter, à coups de milliard. Le peuple ne verrait pas d’un bon œil que l’on donne l’impression que les jeux sont faits, et qu’il ne compte que pour du beurre de karité dans les événements politiques où la constitution lui donne pourtant le dernier mot. Ensuite, le député Gbadamassi, à la puissance politique sertie dans des intrigues et des forfaitures sans nom, ne saurait toutefois être tenu pour la panacée électorale : ni dans le nord, ni d’ailleurs dans aucune autre partie du pays. L’homme politique dont la position, comme celle d’un électron, semble régie par le principe d’incertitude d’Heisenberg bien connu des physiciens n’est pas propriétaire de ses voies.
Enfin, last but not least, n’oublions pas que si Monsieur Yayi Boni a gagné sans Gbadamassi en 2006, en surprenant tout le monde, il pourrait bien perdre avec le même Gbadamassi, sans surprendre personne, sauf les intrigants, médiateurs stipendiés, et manipulateurs de tout poil, zélateurs subtils du volet médiatique de l'Opération Gbadamassi.
Eloi Goutchili
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