Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur...
L’Argent et la Conviction
Comment mépriser le devoir de convaincre le citoyen au profit d’une volonté tous azimuts d’acheter sa conscience ? Fidèle à son éthos cauris, Yayi Boni a considéré comme un jeu facile le fait d’acheter pêle-mêle conseillers, intermédiaires politiques, chefs coutumiers, et dignitaires religieux, pour les ravir à sa cause, à son obsession, son idée fixe de réélection.
Or voici, comme le cosmos, l’univers de ces clients ne cesse de s’épandre. Le Président-cauris va-t-il distribuer de l’argent à tout le monde ? Dans le fond, qui aurait demandé mieux qu’un Président distributeur automatique de billets ? Ce ne serait qu’une façon originale de satisfaire à sa mission qui est de contribuer à rendre facile la vie de ses concitoyens. Même si, comme nous l’enseigne la sagesse chinoise, il vaut mieux apprendre à pêcher à un homme que de lui donner du poisson…
Mais la réalité impose des limites ; et on touche au paradoxe du riche et de la masse des mendiants. Si le riche donne à tous, il deviendra l’un des leurs, pauvre comme eux, et perdra toute considération à leurs yeux ; s’il ne peut satisfaire que quelques-uns, il devient l’ennemi du plus grand nombre...
Voilà le piège dans lequel est pris notre Président, tout auréolé de sa culture matérialiste de Banquier pour qui la valeur cardinale de l’homme est l’argent ; l’argent qui peut tout acheter : hommes, femmes, chiens, amis, soutien, voix et conscience...
Malheureusement, le Banquier n’avait pas prévu une chose : qu’il n’aurait pas assez d’argent pour acheter tous ceux qui voudraient se faire acheter par lui... Oui, telle est la grande différence entre l’argent et la conviction ; on peut partager sa conviction avec tout le monde, mais on ne peut pas distribuer son argent à tout le monde…
Eloi Goutchili
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