Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur...
Le Western du Nord
Selon toute vraisemblance, Monsieur Bio Tchané sera candidat à la présidentielle au Bénin 2011. Il est un challenger sérieux pour les autres candidats, à commencer par le président actuel. Tout le monde sait que les chances d’un candidat originaire du Nord sont tributaires de l’unité électorale autour de son nom. Par rapport au clivage nord/sud qui sévit toujours au Bénin, cette unité électorale prend figure d’union sacrée. Donc toute multiplication de candidatures par des candidats se réclamant du Nord est préjudiciable à ceux-ci, surtout au chef de l’Etat qui revendique cette identité, et dont la dynamique de la réélection dépend de son score de premier tour. En effet, ce score est censé constituer le souffle d’attraction susceptible, comme ce fut le cas en 2006 d’attirer vers lui les divers alliés stratégiques ou opportunistes.
Voire même candidat unique ! Et pourtant, n’eût été un hasard dont la survenue reste troublante, Yayi Boni n’était pas parti pour être candidat unique sérieux du Nord. Le maire de Parakou de l’époque, un certain Rachidi Gbadamassi était un obstacle sur son chemin de parade, un ludion de ses adversaires avoués ou tapis dans l'ombre. Or, selon un timing des plus désastreux, il arriva à Rachidi Gbadamassi ce qui pouvait lui arriver dans son pire cauchemar d’homme politique : accusé du meurtre d’un juge de la ville dont il était maire, à quelques mois des élections présidentielles dans laquelle il se préparait à prendre toute sa part. Et par voie de conséquence arriva à Yayi Boni ce qui pouvait lui arriver dans le meilleur de ses rêves d'homme politique. Le malheur des uns fait le bonheur des autres dit-on. Et là ce dicton n’a jamais été aussi vrai. Mais l’idéalité de ce jeu de chaise musicale, ce deux ex machina qui élimina l’obstacle devant Yayi Boni a de quoi laisser songeur. On n'a pas besoin d’être parano pour se poser des questions sur ce hasard qui arrangea bien des choses, et qui fit de Yayi Boni le seul candidat sérieux du Nord. Certes le positionnement de Rachidi Gbadamassi pouvait, à l’époque, s'expliquer diversement. Bombardé maire de Parakou au moment où d'autres calibres du cru plus authentiques pouvaient faire l'affaire, pour beaucoup, il était le sous-marin d'un Kérékou qui, jusqu'au dernier moment, a espéré se maintenir au pouvoir par les moyens les plus retors. Dans ce schéma, Rachidi Gbadamassi pouvait être considéré comme l'épouvantail de ceux qui se réclamaient candidats du Nord, qu'ils aient nom Tchané ou Yayi. Ce rôle de lièvre de Kérékou a pu être travesti en allié de façade de Houngbédji. Enfin, il n'est pas exclu que l'hubris du pouvoir a pu conduire l'ancien maire de Parakou à se croire tout permis, jusques et y compris le droit de vie ou de mort sur ses empêcheurs de magouiller en rond. Quoi qu'il en soit, le meurtre du juge Coovi a contribué miraculeusement à clarifier le paysage politique du Nord dont certains prétendants étaient manifestement de trop. Or donc, Rachidi Gbadamassi ne s’était pas déclaré candidat à la présidentielle (en avait-il du reste l'autorité et l'autorisation ? Etait-ce la finalité de sa posture ambigüe ?) avant d’être pris dans la tourmente judiciaire d’une accusation de meurtre qui le mit politiquement sous cloche. Peut-être que s’il s’était déclaré candidat, le maire de Parakou n’aurait pas été pris dans la tourmente judiciaire d’un meurtre auquel il prétend ne rien savoir. Et le cas échéant, le stratagème de son élimination politique serait apparu gros comme le nez au milieu de la figure. Mais malgré tout, on ne peut éluder tout questionnement sur ce hasard qui fit de Yayi Boni l’unique candidat sérieux du Nord. Unicité dont découla tout le reste...
Donc, entre autres raisons, le choix de Monsieur Bio Tchané de faire connaître sa candidature maintenant, est à plus d’un titre stratégique. Premièrement, il permet de remettre les pendules de l’identité nordique à l’heure, et de constater que plus Nordique que lui tu meurs...Mais d’autre part, dans la mesure où cette candidature devient très tôt publique, elle évite au candidat déclaré de tomber dans un piège crapuleux du genre de celui qui a éliminé bêtement Rachidi Gbadamassi de la course électorale en 2006.
Le timing électoral de Monsieur Bio Tchané ne manque donc pas d’habileté. Toutefois, on ne peut s’empêcher de donner un conseil à l’actuel Directeur de la BOAD qui, dit-on, serait actuellement en vacance dans la Donga, plus précisément à Djougou. Qu’il ne s’avise surtout pas de se mettre publiquement à dos tel notable ou tel juge de ces localités. Car si l’un d’eux passant publiquement pour son ennemi venait à être crapuleusement éliminé comme le fut le juge Coovi en son temps, mal pourrait lui en prendre et toute sa stratégie tomberait à l’eau !...
Eloi Goutchili.
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je me nome gomina zourkaéni
pour moi ce monsieur est l,homme idial pour ce pays
Rédigé par : gomia zoukanéni | 17 février 2009 à 16:12