Eh bien pour être plus précis, il conviendrait de dire qu’il s’agit de ponts dits supérieurs, et des échangeurs que de ponts simples. En effet on a toujours construit des ponts au Bénin, et des ponts de qualité et dont l’usage est avant tout topologique et vital avant d'être fonctionnel ou de prestige (c’est-à-dire des ponts qui enjambent des étendues d’eau et sans lesquels la connexion avec l’autre rive n’est pas possible.) Ici les ponts ou échangeurs qui sont construits ne sont pas à première vue d’une telle nécessité topologique même s’ils participent du désengorgement de la circulation et faciliteront les transports. Le côté aérien des ouvrages de la génération Yayi, par opposition à ce qui a précédé semble en quelque sorte vouloir illustrer les mots d’ordre d’émergence et de changement du nouveau régime. A partir du moment où ces ouvrages sont d’une génération nouvelle, ils sont censés connoter la nouveauté ; et qui dit nouveauté dit changement. Par ailleurs le fait que ces ponts soient aériens, dans la métaphore politique de la propagande du régime, illustre à merveille l’idée d’émergence ; c’est comme si ces ponts s’élevaient désormais au-dessus du niveau qu’on leur a connu jusque-là. Et il n’est pas jusqu’à la racine du mot "échangeur" commune au mot changement qui ne participe à cette illustration rhétorique du changement voulu et orchestré par la propagande insidieuse du régime...
Les ponts supérieurs et autres échangeurs ont beau par leur position aérienne, ou leur étymologie suggérer l’idée de changement ou d’émergence, il s’en faut de beaucoup pour que le pays émerge. Il faut que l’esprit du peuple émerge des ornières insalubres de la manipulation devenue la tasse de thé de l’actuel gouvernement. Nous ne disons pas cela parce que nous serions de ceux qui ne souhaitent pas que notre pays émerge afin que le crédit en soit porté à l’actif d’un gouvernement qui par ailleurs fait preuve d’actions louables. Non, nous disons cela parce que, immunisé contre les manigances manipulatrices de la politique, nous avons la lucidité de voir que cette manière de faire ne conduira pas notre pays à bon port et révélera bientôt sa faillite et ses limites. Nous avons la lucidité de voir que comme toujours une minorité d’une génération avec un discours de circonstance trompera l’écrasante majorité qui lui aura fait confiance et rejoindra comme d’autres le somptueux paradis des biens mal acquis et de l’impunité alors que le peuple sera comme toujours abandonné dans l’enfer de la misère, et du sous-développement !
Les infrastructures c’est bon, personne ne le conteste mais les structures c’est encore mieux. La vérité c’est que le peuple a faim ; la vie chère sévit ; les maladies aussi ; l’analphabétisme, etc. Seul le noyau central des politiciens au pouvoir et leurs alliés commerciaux parviennent à tirer leur épingle du jeu. Essentiellement rien n’a changé dans la condition du peuple depuis bien des décennies. Et c’est dans ce domaine de la vie des gens qu’il urge de construire des ponts. Le peuple a besoin de ponts structurels, des échangeurs symboliques, des routes sociales qui mènent vers son ventre. Il n’a pas besoin que des nostalgiques de travers éculés reprennent les méthodes d’antan travesties sous des noms de rêve sans lendemain : le temps d'une vie, le temps de leur petite vie mesquine...
Le pouvoir a ses raisons de penser qu’il n’a pas d’autres soutiens que le peuple et que tout ce qui est bon pour captiver son intérêt doit être fait. Mais un tel soutien ne devrait pas s’acquérir par l’acharnement manipulateur. La politique ne doit pas s’enfermer dans la manipulation, même si c’est pour le bien du peuple. On ne doit pas utiliser l’argent du peuple pour endormir le peuple et, aussi bonnes ou utiles soient-elles, les actions du gouvernement ne doivent pas être des prétextes à faire de la publicité pour son propre compte. Elles doivent s’en détacher clairement. Ce qui n’est pas le cas avec le gouvernement de Monsieur Yayi Boni !
Quelle défaite de l’entendement ! Les gens ont faim et vous vous glorifiez de leur fournir des ponts supérieurs, parce que c’est la meilleure façon de faire votre publicité. Certes le pays est plus beau avec les ponts mais le ventre reste vide ; les hôpitaux en lambeaux, les écoles vides. Certes on se doute que les ponts, les routes sont nécessaires au progrès ; qui le niera ? Mais pourquoi le dévolu jeté sur les infrastructures est la seule pédagogie rentable de la propagande du régime ? Où sont les actes de la modernisation promise de l’agriculture à rendre plus productive et performante pour financer la croissance ? Où est la promotion des chantiers de production nationale pour créer des emplois tout en encourageant l’auto emploi des jeunes diplômés ? Où sont les Malaisiens qui devaient ressusciter notre palmeraie ? Pourquoi ne s’honore-t-on pas tout autant et plus souvent d’inaugurer des raffineries de sucre ou de pétrole, des fermes, des industries de transformation, des factoreries, etc. ? Toutes choses qui mettraient réellement le vrai peuple au travail et pas seulement une poignée de firmes expatriées incrustées et une noria de sous-traitants politiquement complices.
Prof. Cossi Bio Ossè
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
D’une valeur totale de160 millions de yuans RMB hors coûts des expropriations et déplacement des réseaux, soit environ 10,5 milliards de francs CFA selon l’estimation provisoire, cet ambitieux projet financé par la République populaire de Chine devra à terme contribuer à fluidifier les déplacements de personnes et de biens à l’une des portes d’entrée de Cotonou qui s’ouvre sur trois directions. Infrastructure moderne dont le schéma technique vise à supprimer les difficultés de circulation, son lancement juste après la mise en service des passages supérieurs de Houéyiho et Steinmetz confirme plus que jamais la volonté du Gouvernement de changer le visage de la capitale économique du Bénin. Au cours de son intervention, le Ministre en charge des transports terrestres, Nicaise Fagnon va revenir sur les caractéristiques techniques de l’ouvrage. On apprend qu’une des préoccupations des concepteurs était de séparer le trafic principal du trafic motocycliste qui sera désormais porté par des voies latérales. Il est alors prévu de garder à niveau les voies principales Cotonou-Calavi et de faire passer au-dessus de ces deux voies au sol, les deux lignes Cotonou- Ouidah et Ouidah-Calavi. La longueur globale du tracé de ce projet avoisine les 5.065 mètres avec 940 mètres environ pour la longueur de la route principale. Le Maire de la Commune d’Abomey-Calavi où sera érigée l’infrastructure, Patrice Houssouguèdè, ne va pas dissimuler sa joie. « La commune d’Abomey-Calavi verra son statut de ville-carrefour renforcé » se réjouira-t-il.
A sa suite, Geng Wenbig, Ambassadeur de Chine près le Bénin, qui qualifiait l’échangeur de « dragon » lors de la pose de la première pierre, va saluer l’excellence de la coopération sino-béninoise. « Le lancement des travaux coïncide avec le 36ème anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Bénin » tient-il à rappeler avant de poursuivre « ce qui fait de l’échangeur de Godomey non seulement un jalon de 36 années fructueuses des relations d’amitié et de coopération entre nos deux pays, mais aussi et surtout, un témoin de la continuité, de l’approfondissement et de l’intensification dans le futur de ces relations pragmatiques et gagnant gagnant qui sont déjà entrées dans une nouvelle phase historique ». Il va évoquer plusieurs autres fruits de cette riche coopération avant d’inviter le Quatorzième groupe de chemin de fer de Chine (China Railway Shisiju Group Corporatation), adjudicataire du chantier, à livrer un travail de bonne facture et à temps. Il demandera par ailleurs à la partie béninoise de fournir les facilités nécessaires à cette entreprise. Rappelons que cet échangeur, financé par la Banque de Chine de développement et le Budget national devrait être réceptionné à l’horizon 2011, soit dans 30 mois environ.
Extrait de l'Autre Quodien :[http://www.lautrequotidien.com/article.php?id_article=7644 ]
Rédigé par : B. A. | 30 décembre 2008 à 10:57
C'est bon et bien réfléchi, au moins celui qui a écrit l'article ne professe pas des injures et rien que des injures. Mais pour émerger tout le peuple doit se mettre au travail ; les conditions sont créées pour tous ceux qui veulent s'investir dans des projets tels que l'agriculture, l'élevage et autres. Celui qui a faim ne travaille peut-être pas suffisament pour manger, il doit redoubler d'ardeur. Ce n'est pas au Bénin qu'on retrouve des gens qui travaillent et qui ne s'en sortent cependant pas ; il y en a en France, pays développé ayant déjà dépassé l'étape de l'émergence. L'émergence est un cri de ralliement pour prendre conscience qu'il nous faut travailler davantage pour sortir le Bénin de son état actuel. C'est le peuple béninois qui doit se mettre au travail. Même si Yayi a de bonnes idées, si le peuple ne travaille pas la richesse ne se crééra pas. Votre article doit être orienté vers la conscientisation de ce peuple. Merci
Rédigé par : E. A | 30 décembre 2008 à 10:44