Le magazine Historia fête ses cents ans d’existence. Et sa parution de ce mois est consacrée à un sujet vieux comme le monde : l’esclavage. L’angle sous lequel le sujet est abordé est celui de la déconstruction. En effet le titre du dossier est ESCLAVAGE : Deux Mille ans de Mensonge. Dans un monde et un siècle où la nation la plus puissante vient d’élire à sa tête un homme considéré comme un Noir, l'intérêt au sujet de l’esclavage et notamment celui des Noirs n’est pas innocent.
Mais en se penchant sur le dossier, depuis les gros titres aux analyses historiques fines en passant par les images tirées d’archives diverses, on se rend compte de toute l’ambigüité sous-jacente à l'entreprise placée prétendument sous le signe de la démystification. On ressort perplexe de la lecture du dossier, en ne sachant plus de quel côté se trouve le mensonge.
On sent l'opération de masquage/dénégation tout entier bâtie sur le mensonge. C’est au moment où l’on veut mentir qu’on parle de mensonge. Autrement dit, on déclare la guerre au mensonge pour mieux s’en affranchir, et le pratiquer en douce.
La forme de présentation du dossier est elle-même insidieuse. Elle concourt au même objectif : celui sinon de la négation de la responsabilité des Blancs, de l’Occident chrétien, du moins à son euphémisation, sa dilution savante. On fait comme si le fond de la question était l'accusation du Blanc d’avoir été à l'origine de l’esclavage, et par des rappels historiques on se donne l’air de démystifier, de détromper le lecteur sur une vraie fausse question. On fait l’inventaire des autres esclavagistes. En l’occurrence les Arabo-musulmans ont le pompon, c’est sur eux que la foudre de la pratique de l’esclavage est dirigée. On éclipse la traite négrière industrielle dont les victimes se comptaient par tonnes par la traite caravanière arabe sont les victimes se comptaient par têtes. Avec les Arabo-musulmans, érigés en boucs-émissaires historiques de la culpabilité judéo-chrétienne, on montre même que le Blanc européen chrétien est victime de l’esclavage. Et en termes sinon de pratique active du moins de bénéfice commercial, on fait référence de façon sibylline aux Chinois qui dit-on se sont aussi intéressés « aux richesses de l’Afrique et à ses "îles aux esclaves". » On évoque même un marché négrier hypothétique à Canton sans aucune preuve.
Avec subtilité, on joue sur la confusion entre les mots esclavage et servage, asservis et servants, et on passe allègrement de l’un à l’autre au gré des intentions de dénégation ou d’accusation. Idée massue devenue la clé de voûte du discours de dénégation de l’Occident chrétien sur la question de l’esclavage des Noirs : les Noirs se vendaient entre eux ; les Noirs vendaient leurs propres frères. Argumentation de mauvaise foi et perfide, si l’on songe au sort qui est fait par les néo-colonialistes Blancs aux hommes politiques africains d'aujourd'hui qui ne veulent pas être complices de l’assujettissement de leur peuple.
Le but de la manœuvre est sinon de dénier, de nier du moins de relativiser, d’euphémiser. Et toute la présentation du dossier avec subtilité et savoir faire s’articule autour de ce but.
Lorsque par le titre on fait croire à la culpabilité ou à l’intérêt du Blanc dans l’entreprise de l’esclavage, c’est tout de suite pour le dénier, édulcorer ou nuancer sa portée dans les détails de l’article correspondant. Par exemple on annonce en titre « Des Négriers français prospères » mais on montre in fine que la part de l’esclavage dans la prospérité du port de Bordeaux n’était que de 5% en volume... Pourquoi l’unité de mesure privilégiée ici est le volume et non pas le poids ou une unité monétaire ? Mystère...
« Si Bordeaux est au XVIIIème le premier port français, il le doit effectivement à son commerce colonial (...) mais surtout dans sa composante antillaise directe en droiture alimentée par un riche arrière-pays aquitain, et non à la traite qui ne fait que 5% de son volume global d’expédition ». En matière de prospérité, on fait apparaître les effets induits de l’esclavage comme étant de nature similaire à des entreprises capitalistes classiques. On nous présente une palette d’hommes qui ont connu la prospérité dans les îles comme des capitalistes ; et les esclaves de la sueur desquels ils avaient tiré leurs richesses comme des ouvriers. On met en avant les effets capitalistes induits de l’esclavage dans l’appréciation de leur fortune et de leur identité d’hommes prospères. Ces hommes loin d’avoir affaire avec l’esclavage en tant que tel sont des Planteurs-négociants-spéculateurs...
On voit s'esquisser un double mouvement sémantique qui va d’une part de l’esclavage à l’oppression des Noirs, et de la traite au capitalisme colonial banalisé. Le premier mouvement aboutit, preuve à l’appui, à faire des Etats-Unis le pôle naturel de l’oppression des Noirs, sans faire la lumière sur les conditions sociales et politiques spécifiques de ce pays. Le second mouvement sémantique aboutit à voir dans les bénéficiaires directs non les instigateurs de la traite des Noirs mais de simples Planteurs, Négociants, ou spéculateurs.
Discours des Images
Les Arabes, ces Vendeurs de Noirs | |
Les Arabes, ces Vendeurs d'esclaves Blancs; notamment les impubères... | |
Les Noirs se Vendaient entre eux | |
Les Noirs avaient eux aussi des Esclaves | |
Les Maures sont d'intraitables chasseurs d'esclaves | |
Les Noirs sont la cheville ouvrière du ramassage du Bois d'ébène |
Discours Typographique. Gros titres et Titres de paragraphes
1. NI LA BIBLE NI LE CORAN NE CONDAMNENT L’ESCLAVAGE
2. LES BLANCS SONT LES PLUS RECHERCHÉS
Ce sont les filles et garçons enlevés au pays des Francs...
3. MÊME LES CHINOIS VISENT LES RICHESSES DU CONTINENT NOIR
4. DES AFRICAINS ONT VENDU LEURS FRÈRES
Les Garamantes traquent les Noirs à dos de dromadaires
5. LES MARCHANDS BLANCS SOUDOIENT LES CHEFS DE TRIBU
6. LES NÉGRIERS FRANÇAIS SI PROSPÈRES...
7. L’ONCLE SAM ET SES PARIAS
Même dans les États du Nord, Les Noirs sont des Citoyens de seconde classe
Dans le cas des Etats-Unis les effets induits de l’esclavage, -- le racisme, la discrimination, la violence raciale, la misère sociale des Noirs -- sont décrits et forment la dimension sociale de l'esclavage à travers ses implications différées que constituent le racisme et l'oppression des Noirs ; le cas américain campe le pôle du mal raciste, on l’unifie à la problématique de l’esclavage, là où la dimension économique du problème donne lieu à une séparation entre le capitalisme et la traite en dépit du fait que les capitaux proviennent du blanchiment de ce fléau.
On s’étend sur WEB Dubois sans doute parce que, au-delà de son importance historique, l’intonation francophone de son nom est un clin d’œil au génie universel français de la liberté. On encense Martin Luther King, reconnaissant dans sa méthode de combat le seul qui soit agréable : la non-violence, caresser dans le sens du poil celui qui te viole jour et nuit depuis la nuit des temps sans états d’âme ; mais on met un point d’honneur devenu classique dans l’historiographie occidentale à faire silence sur sa figure duale qu’est Malcom X : ni vu ni connu, il ne mérite pas d’être cité à la postérité... (cachez-moi ce trublion qu'on ne saurait montrer à nos chères têtes blondes)
Tension et Intention rhétoriques
Alors quel est le but de cette entreprise savante de déconstruction ? Pourquoi est-il opportun maintenant de remettre en cause l’idée commune qu’on a de l’esclavage et de la traite des Noirs comme étant une monstrueuse violence pluriséculaire administrée aux Noirs par les Blancs de l’Occident chrétien ?
Eh bien en cette époque où un "Noir" est élu président des Etats-Unis, il est important de remettre les pendules de la représentation collective à l’heure. Le but de la manœuvre s’il n’est pas de dénégation, de négation ou de masquage consiste à noyer le poisson, à relativiser la responsabilité des Blancs, par généralisation, à la diviser, la fractionner. Orienter le projecteur de l’accusation sur d’autres coupables historiques, redéfinir à la fois l’objet et le sujet de l’esclavage, pour desserrer l’étau autour de la conscience morale de l’Occidental moyen, la laisser respirer afin d’aider celui-ci à se regarder dans le miroir du temps présent sans penser qu’il est le produit monstrueux d’une histoire de réification de l’être humain. Pour ce faire toutes sortes de techniques rhétoriques subtiles de dénégation sont utilisées, comme celles qui sont décrites plus haut.
1. On n’est pas les seuls
2. Les Blancs sont victimes eux aussi de l’esclavage
3. Les Arabo-musulmans se sont adonnés à l’esclavage des Noirs avant et après l’Occident chrétien
4. Les Africains ont vendu leurs frères.
5. Le Monde entier, même les Chinois en ont profité
6. Les Africains aussi ont leurs esclaves.
7. Les Africains coopèrent activement à l’esclavage des Noirs
Etc.
Les techniques narratives de la science historiques sont mises à contribution. Des analyses sont déployées qui mettent subtilement en lumière les bienfaits de certains milieux, institutions ou personnages occidentaux en faveur de la lutte générale contre l’esclavage, là où des faits sont avérés, tandis qu’au passage on met dans l’ombre les actes ou décisions des mêmes instances ou personnages lorsqu’ils ferment les yeux ou encouragent l’esclavage spécifique des Noirs. Un exemple de cette technique est illustré par l’usage qui est fait de l’article de Guillaume Hervieux, intitulé « NI LA BIBLE NI LE CORAN NE CONDAMNENT L’ESCLAVAGE » L’article analyse les rapports entre le discours des textes sacrés et les pratiques de l’esclavage dans le temps. En dépit du titre, le politiquement correct conduit à préciser que « Le peuple d’Israël l’[esclavage] admet mais en adoucit la pratique » ; « Le coran incite le maître à respecter l’esclave » ; « Des Nobles romains chrétiens libèrent leurs esclaves, parfois par milliers » ; « Les codes théodosien et justinien s’inspirent des codes chrétiens pour améliorer le statut de l’esclave. » Jusque là on est dans l’euphémisme qui contraste avec l’annonce forte du titre de l’article. Puis la technique rhétorique va plus loin, lorsqu’on peut lire ceci « Au 16ème siècle, des rois et des papes prennent fait et cause contre l’esclavage des Indiens. Le dominicain Montesinos harangue les colons espagnols dans une célèbre homélie " Comment osez-vous les tenir dans un tel asservissement ? Ne sont-ils pas des hommes ? N’êtes-vous point obligés de les aimer comme vous-mêmes ?" » Mais l’explication s’arrête à ce point alors que l’auteur fait visiblement référence à la controverse de Valladolid dont on sait que si l’issue à consisté à établir que les Indiens avait une âme, la conséquence logique fut leur substitution par les Noirs... Mensonge par omission...
Au total nous sommes invités dans cette entreprise de déconstruction à retenir que les esclavagistes et les esclaves ne sont pas ceux que l'on croit toujours ou du moins pas les seuls. Que les Arabo-musulmans sont de fieffés esclavagistes qui n'ont aucune exclusive ; que les Blancs étaient aussi victimes de l'esclavage ; que le feu de l'esclavage a brûlé aussi bien du bois noir que du bois blanc. Que toutes les cultures du monde, toutes les nations du monde ont bénéficié de l'esclavage des Noirs, et que même les Chinois ne sont pas en reste.
Il y a des communautés en France sur le compte desquelles nul n’oserait écrire le centième de ce qui est avancé ici concernant les Noirs à partir du point de vue choisi : à savoir la déconstruction qui en vérité mêle l’anecdote à la supercherie, l’euphémisme à la dénégation subtile, la tromperie à la négation historique. Selon une démarche critique, la déconstruction de la représentation de l'esclavage, et notamment de l'esclavage des Noirs peut se concevoir comme extension du sujet, mais pas comme un basculement des évidences et de la réalité historiquement établie. En l'occurence en matière de traite ou d'esclavage des Noirs Africains aucune déconstruction ne saurait aboutir à la confusion entre l'esclavage industrielle d'inspiration judéo-chrétienne et capitaliste et l'esclavage artisanale et caravanière des Arabo-musulmans plus étendue dans le temps et sans aucun lien direct avec le capitalisme de production. Car on a beau nous dire qu'il exista un marché d'esclaves Noir à Canton, on a beau souligner l'activité esclavagiste des Arabo-musulmans, on ne peut pas dire que ce sont les Chinois ou les Arabes qui sont responsables de la présence de millions de Noirs aux Amériques aujourd'hui. On ne peut pas dire non plus que les Noirs ont volontairement traversé l'Atlantique à la nage pour se retrouver dans les Amériques. Et parce que cet arrachement violent et la réification du Noir qu'il constitue et prolonge à travers l'esclavage et l'oppression s'est étalé sur plus de trois siècles, on ne peut pas dire non plus qu'il s'agit d'un coup de folie, comme on le dirait d'un génocide. Donc toute cette réalité rend dérisoire non pas tant l'intention de déconstruction de la représentation de l'esclavage mais en tant qu'elle est placée sous le signe subtil et non avoué de déculpabilisation...
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
Monsieur Hervieux,meilleurs vœux à vous pareillement. Le sujet de votre dernière parution m'intéresse au premier chef, et cela me semble dans la continuité du travail précédent. Je vais vite me le procurer et nous en reparlerons. Merci pour l'info !
Rédigé par : BA | 30 janvier 2011 à 19:19
Bonjour Mr Blaise Aplogan
et meilleurs voeux
je reviens vers vous. nous avions discuté par internet à propos de "la bible, le coran et l'esclavage". Mon dernier livre vient de paraître avant hier.
Guillaume Hervieux, "l'ivresse de Noé: histoire d'une malédiction" chez perrin.
2500 ans d'analyse de commentaire et d'utilisation politique et économique du mythe de la malédiction de Cham-Canaan. Je démontre qu'il n'y a jamais eu de malédiction biblique ou coranique des Noirs sauf dans l'esprit des conquérants et esclavagistes arabes et européens au moment des traites négrières. ça devrait vous intéresser.
Très cordialement.
Guillaume Hervieux
Rédigé par : Hervieux Guillaume | 29 janvier 2011 à 15:54
Meilleurs vœux à vous aussi, Cher Monsieur Guillaume Hervieux ; et merci pour vos éclaircissements. La conquête et la « civilisation des Indiens » – c’est-à-dire in fine leur massacre et génocide – est un fait. Alors, est-ce que ce sort est meilleur à l’esclavage ? La question peut se poser. Le lien entre le refus de l’esclavage des Indiens par les pires ou meilleurs esprits occidentaux, ou du moins sa difficulté et le fait se rabattre sur l’esclavage des Noirs n’est pas à mon avis imaginaire ; il présente toutes les apparences de la logique. Ensuite est-il nécessaire d’aborder le racisme qui est sous-jacent à l’esclavage avec une approche essentialiste qui consisterait à séparer le culturel du biologique et faire exploser la complexité de ses déterminants ? Je ne crois pas. La race que les gens n’aiment pas et dont la haine les fonde à réduire en esclavage, à exploiter l’autre de façon aussi soutenue dans le temps comme ont pu l’être les Noirs dans la main de l’Occident chrétien, est un précipité culturel et biologique indistinct. De ce point de vue, il y a risque de synonymie entre esclavagisme et civilisation, même au sens d’un Las Casas. Du moins je le crains. L’enfer est pavé de bonnes intentions.
J’ai senti en lisant le dossier de Historia que la teneur de votre travail n’était pas rendue fidèlement dans sa présentation. Cette présentation, suivant en cela l’esprit du dossier, m’a paru quelque peu insidieuse. Il serait intéressant en effet, afin d’éviter tout risque de déduction rapide, au-delà d’un résumé et des signes de pertinence de votre démarche méthodologique, d’aller aux sources vives. Ce que je ferai bientôt, j’en suis persuadé, avec un réel plaisir.
Cordialement,
Blaise Aplogan
Rédigé par : B. A. | 08 janvier 2009 à 23:39
Tout d'abord, meilleurs voeux pour cette nouvelle année. Je viens de lire votre article qui fait une analyse critique du dernier numéro d'Historia consacré à l'esclavage. Plusieurs remarques:
- Je n'ai pas choisi le titre.
- je ne l'ai pas illustré des photos ni de la chronologie qui figurent à l'intérieur de mon article (Guillaume Hervieux, "La Bible, le Coran et l'esclavage).
- Il m'a été commandé 9000 signes. Ce qui est un challenge pour résumer mon livre. Inévitablement, il y a des manques...
Si vous lisez mon livre, vous verrez par vous-même que je me suis efforcé d'être le plus impartial possible. Ce fut un travail de longue haleine, plus de 5 ans de recherche et d'écriture. On ne peut pas tout dire, même dans un livre. Ce que j'ai pu constater c'est qu'il y eût des hommes et des femmes, qu'ils soient de religion musulmane ou chrétienne, pour défendre les esclaves. D'autres se sont tus ou ont encouragé l'esclavage. Les textes de la Bible et du Coran ont été utilisés et interprétés dans le sens d'un statut quo par certains, c'est indéniable. Mais ces textes ont aussi inspiré des profondes modifications de comportement pour ceux qui ont bien voulu les prendre au sérieux. Ils ont ainsi considéré que le bien humain est supérieur au profit économique, qu'un homme vaut tout autre homme, quelle que soit sa couleur, son ethnie, sa richesse, son statut social, sa provenance...
Dans mon livre je présente des cas des deux espèces, les pires comme les meilleurs, du côté musulman comme chrétien.
Enfin, relisez la Controverse de Valladolid(pas le film), la question n'était pas de savoir si les Indiens avaient une âme; ça c'est une idée reçue, devenue un lieu commun, mais complètement faux.Le débat entre Sépulveda et Las Casas portait sur la légitimité de la conquète espagnole et du traitement des Indiens. Même Sépulvéda, adversaire de Las Casas(défenseur des Indiens) n'affirma pas l'existence d'une race supèrieure à une autre (et encore moins la négation de l'âme des indiens) mais un état d'avancement d'une culture et d'une religion par rapport à une autre. D'ou la légitimité, à ses yeux, d'une conquète civilisatrice et donc aussi économique. J'ai essayé de présenter tous ces faits, ces hommes, ces parcours, ces textes sacrés pour que chacun puisse réfléchir à la complexité humaine...Il y a toujours un danger, quand on écrit un article pour un journal, d'être réutilisé. Alors, ce que vous dénoncez vous même dans votre article, prenez soin SVP, si vous voulez faire avancer le débat, d'aller le verifier aux sources. Merci
Très cordialement
Guillaume Hervieux
Rédigé par : Guillaume Hervieux | 06 janvier 2009 à 19:21