Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur...
L’Effet Obama
L’une des craintes du camp démocrate et de tous ceux qui en Amérique ou de par le monde suivent avec intérêt l'odysée historique de Barack Obama, est ce qu’on appelle l’effet Bradley. Et on se demande si le navire de cette Odysée, après avoir résisté à toutes les sirènes et autres écueils de son parcours, finira par se briser sur le subtile rocher de cet effet. Mais signalons que quand Bradley se présentait aux élections, il n’y avait pas d’effet Bradley et tout le monde, sur la base des sondages positifs dont il était crédité, s’attendait à son élection ; et il ne fut pas élu ; et c'est alors et alors seulement que les politologues en mal d'invention parlèrent d'effet Bradley. Une désignation a posteriori donc !
Maintenant avec l’émergence de la figure d’Obama, son parcours et le lieu politique où il se trouve, tout le monde redoute qu’il soit victime de l’effet Bradley. Mais en vérité l’effet Bradley n’a été opérant que parce qu’on ne le redoutait pas. Donc ce qui est à l’œuvre spécifiquement n’est pas l’effet Bradley en tant que tel.
Dans le fond on a affaire au scepticisme conscient des gens – Américains blancs ou non-blancs ; Noirs ou non-Noirs – mais aussi du monde entier qui retiennent leur souffle et se demandent si le prochain Président des Etats-Unis sera un homme qu’on qualifie de Noir parce que sa peau n’est pas aussi blanche que celle de son adversaire et que son père est d’origine africaine. En vérité c’est ce scepticisme conscient et fondé dans les faits qui est en jeu et non pas l’effet Bradley. Et l’effet Bradley était la conséquence de la mise hors jeu de ce scepticisme.
La hantise de l’échec éventuel d’Obama dû au paramètre de retournement de situation découlant de l’identité historique qui lui est assignée ne provient donc pas de ce qu’on appelle l’effet Bradley, mais de l’effet de cet effet. En somme, l’effet Bradley au carré. Ce qui conforte le soupçon de légende sociologique qui entache cette notion.
Si, par malheur, cette hantise venait à se justifier, il serait plus exact de parler d’effet Obama...
Eloi Goutchili
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.