Par FRÉDÉRIC JOEL AIVO
A la suite des élections présidentielles de mars 2006, le Bénin a organisé, le 31 mars 2007, son premier scrutin législatif depuis l'accession de Boni Yayi à la Présidence de la République.
Les résultats de ce scrutin ont livré un verdict similaire à celui des présidentielles organisées un an plus tôt. Dans la nouvelle Assemblée nationale, les tendances lourdes sont les suivantes : Emergence notable des forces politiques favorables au chef de l'Etat, Stagnation des forces d'opposition ou supposées comme telles et recul des partis tampons. Malgré l'éclatement des voix et l'hétérogénéité des courants politiques dans l'Assemblée élue, la confirmation de l'option du renouvellement du personnel politique, opéré un an plus tôt par les Béninois, semble évidente. Le choix de la proportionnelle pour la répartition des sièges ne facilite évidemment pas la formation de blocs politiques cohérents et stables. Seulement, les regroupements ou apparentements issus des urnes, et validés par la Cour Constitutionnelle, autorisent à en conclure à une nette avance des partisans du chef de l'Etat sur leurs adversaires, virtuels ou confirmés.
Ainsi, le déséquilibre des forces politiques en faveur du Président Yayi est l'un des enseignements majeurs des législatives de mars 2007(I). Ce déséquilibre favorable à Boni Yayi, reconfigure le système politique béninois – surtout après son sacre en avril 2006 – le rapproche du fait majoritaire....
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L'analyse politique en elle-même est excellente ; mais il y a un problème méthodologique : l'objectivité du fait majoritaire n'est pas questionnée à sa juste mesure ; elle est tenue pour allant de soi, puisque c'est sur l'évidence de son constat que se fonde l'analyse. Mais celle-ci n'aurait rien perdu en validité et pertinence si elle ne passait pas sous silence la question de la culture de la fraude électorale, et ses rapports avec l'objectivité du fait majoritaire.
Rédigé par : Aminou Balogoun | 09 juillet 2008 à 18:05