Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe Sur...
L'Ère du Populisme à la Carte
L’inondation a pris d’assaut nos villes et communes, surtout dans la région de Cotonou. D’habitude, les pouvoirs publics depuis le niveau supérieur de l’état jusqu’aux municipalités en passant par les Ministres plus ou moins concernés, avaient l’habitude de se livrer à une sorte de rituel identificatoire ; histoire de montrer leur solidarité qui reste bien sûr sans suite, parce que purement symbolique. Mais au moins naguère cela avait le mérite d’avoir lieu. Mais avec le cru 2008 de l’inondation, malgré l’étendue du désastre, on a du mal à voir sortir les pouvoirs publics de leur réserve. Ils sont terrés dans leurs palais et leurs occupations hautement plus considérables que le bien-être, la sécurité ou la santé de nos concitoyens. Ce silence est si criant que la presse s’en est émue. Christian Tchanou ne s’étonnait-il pas de ce silence dans un article paru dans la Nouvelle Tribune du 24/06/200 ? Le journa-liste renvoyait dos à dos dans son étonnement le Gouvernement et la Municipalité de Cotonou fraîchement réinstallée. Quelques heures après, il y eut le branle bas du côté de la mairie, et on eut droit au rituel de compassion classique. Traversée des eaux, prise de contact avec les populations, diverses visites des quartiers, déluge de promesses loufoques de s’attaquer à un problème qui dure depuis des décennies et qui va en s’aggravant. Silence sur les défaillances et les irresponsabilités. Et pourtant elles sont légion : curage défaillant des caniveaux, imprévoyance notoire et caractérisée, laxisme dans la gestion du fléau, inexistence d’une politique de désengorgement de la ville, etc.
De son côté, le Président de la République qui d’habitude cultive l’image d’un homme politique de terrain et près des problèmes du peuple semble ne plus être sur la même longueur d’onde. Depuis les élections municipales, sonné par sa défaite à Cotonou et dans quelques grandes villes pécheresses, Monsieur Yayi Boni joue les abonnés absents au numéro de la politique de proximité qui jusque-là était pourtant son credo médiatique. Le Président de la République n’a plus le cœur à sacrifier au Rituel du Papy-Water. Pas moins que d’amadouer des populations rétives à sa glue électorale. Avant les élections, la rumeur avait couru que les villes qui ne tomberaient pas dans l’escarcelle du Pouvoir FCBE seraient purement et simplement privées des subsides et de la sollicitude financière de l’état. Face à ce silence retentissant du Gouvernement, ce refus de jouer le jeu du rituel de solidarité avec le peuple dans le malheur, face à ce refus de commisération humaine une question vient à l'esprit : Sommes-nous entrés dans l’ère du populisme à la carte ? Soupçon de vengeance municipale...
Eloi Goutchili
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