Cen Sad, c’est zéro ! On brainwash les gens et on met en scène une messe politique au sommet. Enlevez le fric de la Libye et vous ramenez cette foire à sa juste valeur. Comme si ce sont des assises d’autoglorification de quelque satrape en mal de déification que va dépendre le sort de nos populations. Si la Cen-Sad avait quelque chose de miraculeux pour le changement des pays qui l’abritent ça se saurait, sans tambour ni trompettes. Tout autour de nous, regardez nos voisins qui l’ont abritée et en quoi cette foire changea leur vie, à défaut de changer leur destin. Et puis, on le sait, il n’y a que les tonneaux vides qui font du bruit, en l’occurrence il s’agit d’un véritable marché de pub à usage politique. Le commanditaire et l’hôte, comme larrons en foire, s’entendant à en tirer tout le bénéfice. Cela va sans dire....
Il était une fois un petit pays désargenté où l’argent fait saliver à mort de bas en haut de la société ; et son Chef tout aussi petit qui a choisi l’argent comme emblème alors qu’il en est dépourvu. Notre Chef, obsédé des grandeurs de pérennité, voit passer la caravane du bédouin aux senteurs alléchantes de pétrodinars... L’argent n’a pas d’odeur, dit-on mais il peut aider à faire du cinéma... Il peut aider à entretenir le mirage trébuchant de l’émergence dans un désert de projets cohérents, jalonné d’oasis de folie. Ayant promis monts et merveilles, notre chef doit se résoudre à faire des miettes son assiette. Il lui faut bien marquer son temps, son règne, placé sous le signe caurique de l’argent roi. Les règnes, voyez-vous, ce sont des choses qui se marquent, seul moyen pour qu’on les remarque : Francophonie par-ci, Cen-Sad par-là, pourvu que derrière quelqu’un ait intérêt à mettre la main à la poche. En l’occurrence un dictateur pseudo-africaniste en mal de pub ne demande pas mieux. Jeteur en diable de pétrodinars à ceux qui savent s’abaisser à les ramasser, comme des chiens, langue bien pendante...à sa gloire ténébreuse. Foutaise ! Il invente une institution-prétexte et le tour est joué ; le cirque Cen-Sad peut démarrer. Et notre pays est heureux d’en dresser le chapiteau. Tout un peuple enrôlé dans une kermesse dérisoire, feu follet devant le radieux soleil du travail libérateur.
Tel est le triste destin d’un pays aux ressources régulièrement pillées par ses propres fils en toute impunité, et qui pour se donner l’illusion d’exister, de progresser, doit se prêter aux fantasmes de déité d’un demi-dieu du pétrodinars-roi. Qu’une Communauté soi-disant Sahélo-Saharienne, etc. se regroupe autour de ses buts, là n’est pas le problème. Mais le parti-pris publicitaire qui consiste à scander la vie de pauvres gens par un tel événement pour ensuite les laisser sur la paille est proprement scandaleux de la part de ses vrais bénéficiaires.
Malheureusement, il y a une vie après Cen-Sad, et elle ne serait pas saine si elle est sad...
Aminou Balogoun
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A notre humble avis L'initiative CEN-SAD qui tient son sommet actuellement à Cotonou mérite un regard plus nuancé, plus encourageant, nonobstant le peu d'efficacité qui caractérise jusque là les voeux pieux auxquels se réduisent jusque là nos tentatives de regroupement autour de projets intégrateurs. Nous y reviendrons.
Rédigé par : Thomas Coffi | 13 juin 2008 à 20:14