Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur...
Le Pen l’a rêvée, Sarkozy l'a Choisie
M Sarkozy s’en va en Europe de l’Est, terre de ses ancêtres ; et y lance un vibrant appel d’air aux néo-candidats à l’immigration. « Ohé Plombier mythique de Pologne, Ingénieur de Hongrie ! Electricien de Slovénie ! Venez travailler chez nous ! Venez, la France a besoin de vos savoir-faire et de vos cerveaux ! Venez la porte vous est grande ouverte ! »
Et en toute cohérence, l’agité du bocal élyséen s’échine comme un diable pour faire place nette à ses invités. Pour ce faire, épaulé par M. Brice Hortefeux, son bras droit dans l’art subtil de blanchir le faciès des immigrés, il s’affaire sans répit à pousser dehors les Africains – Noirs et Arabes. Et le Bénin est même choisi comme plateforme pionnière de cette expérience douteuse. Sous couleur d’épouser l’esprit de l’Europe sociale– l’une des rares préconisations ou directives européennes qui trouvent grâce à ses yeux – sans prendre de gants, Monsieur Sarkozy déshabille Mamadou/Mohamed pour habiller Stanislas/Simon. D’un côté il a un regard attentionné à l’endroit de ses frères de sang et de sens, et dans le même élan, il évacue sans pitié la racaille noire et basanée, qui à ses yeux méritent moins de la France. Et, face à ce réarmement ethnique sans complexe, la question qui vient à l’esprit est celle-ci : où étaient-ils ces Européens de l’Est lorsqu’il s’agissait durant les horreurs du siècle passé de mourir pour la France ? Étaient-ils légion ?
La politique d’immigration choisie ne se pose certes pas de question de mémoire : elle est tout entière dans le présent et dans les fantasmes de l’identité française menacée par la horde affamée des bougnoules, des musulmans, des hommes et des femmes qui peinent à entrer dans l’histoire. A première vue, on peut aussi penser qu’une telle politique – véritable valse d’épuration à deux temps – (les Noirs par ici, les Blancs par là) est contre le métissage, ne serait-ce que dans le sens qu’un Senghor donnait à ce mot. Or à y voir de près, il n’en est rien ; en effet, au niveau de sa philosophie, il y a du métissage dans la politique de l’immigration choisie. Il s’agit en fait d’un mélange sans complexe d’antinégrisme viscéral et de népotisme caucasien. Chef-d’œuvre de manichéisme délirant. Jean-Marie le Pen l’a rêvée, Sarkozy l'a choisie. Reste à savoir ce qu’engendrera un tel métissage pour la France : le beau cavalier blanc de la France intègre et prospère, ou un être dégénéré, monstre de haine, d’ennui et de bêtise humaine ?
Eloi Goutchili
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