Billets satiriques des années EHUZU
Source de pluie
Comme chacun le sait pour l’avoir constaté lorsqu’il pleut chez nous, c’est la désolation dans les grandes villes comme Porto-Novo, Cotonou notamment. La paresse pousse spontanément. Les bureaux sont souvent vides. Certains travailleurs se font du « mouron » en pensant à leurs maisons qui sont plus ou moins envahies par les eaux. Tout le monde s’érige en ingénieur des ponts et chaussées, ouvre des canaux, d’écoulement quitte à casser les rues. Les plombs sautent. Les disjoncteurs les imitent. Le téléphone prend froid ; surtout lorsque le ciel ouvre toutes les vannes et joue des grandes orgues dans un concert de Bach et de Wagner réunis. Terrifiant !
A la campagne, on se frotte les mains de plaisir. Parce que le maïs va prendre du tonus et les cacahuètes de la force.
A Cotonou où l’on cultive des ragots et des pronostics « bidon » on n’apprécie guère la pluie car elle perturbe bien des choses. Surtout les séances de travail nocturnes ou des cours particuliers de rattrapage, en cette veille des examens. La pluie ose même troubler le cours de la justice. C’est ainsi qu’un mardi pluvieux, le temple de Thémis a Cotonou a été plongé dans l’obscurité. Or en ces lieux tout doit se passer dans la clarté. En principe. Le Président a été contraint de renvoyer l’audience sagement. Au nom de la sérénité de la justice et par la force de la pluie et non celle du glaive.
Tchébélou & Enagnon (ABP)
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
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