Déséquilbre médiatique
L’Ancien premier Ministre, Lionel Jospin a signé une tribune récemment, dont le titre est : La France, ses Déséquilibres. Cette tribune est apparue sur le site du Monde.fr le 20/03/08 puis y est devenu clandestin quelques heures plus tard sans crier gare. Sans doute est-elle publiée dans l’édition
papier du même jour. Cette éclipse pour le moins regrettable a été suivie quelques heures plus tard par une reprise commentée de la même tribune par Liberation.fr. Or un déséquilibre apparaît entre le texte original devenu clandestin sur le Monde.fr et ce qui y tient lieu de compte rendu sur le site du Journal étiqueté de gauche, Libération. En effet dans sa version intégrale, Lionel Jospin énumère les déséquilibres de la France et consacre la moitié de son propos à la critique de Sarkozy, sa personnalité, sa politique, son rapport aux institutions, aux médias, sa méthode de gouvernement. Analyse politique, psychologique. Critique pénétrante, d’une pertinence et d’une rigueur éblouissantes, texte fort qui, à mon avis, épuise son sujet. Puis dans une seconde partie tout aussi équilibrée – critique des déséquilibres oblige – Lionel Jospin critique ce qui ne va pas au PS, et ce qu’il convient de faire pour que ça aille. Notamment ce qu’il faut faire pour quitter le stade actuel du socialisme municipal à celui du socialisme national. Le déséquilibre du commentaire-compte rendu de Libération porte sur la première partie consacrée à la critique sans concession de Sarkozy. Sous prétexte qu’il campe la position d’un journal de gauche s’adressant à ses lecteurs et électeurs de gauche, le journal passe sous silence la partie consacrée à Sarkozy...
Quelle est la méthode journalistique qui justifie ce zapping ? Souci d’économie, de concision, de pertinence ? Allez savoir...
Dans les deux cas, on aurait dit que les deux journaux qui avaient été soupçonnés lors des dernières élections présidentielles d’avoir peu ou prou été alléchés par la mainmise tentaculaire de Sarkozy et de ses sbires médiatiques se sont passé le mot pour donner dans le mezza-voce au mieux si ce n'est dans la censure électronique au pire...
Constatez plutôt...
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Si, comme homme de gauche, je me réjouis du beau résultat des élections locales, comme citoyen, je reste inquiet, dix mois après la présidentielle, des déséquilibres qui troublent la marche de notre pays. Quels sont ces déséquilibres ? Et quels remèdes peut-on leur apporter ?
Il y a les déséquilibres économiques. Déficits majeurs du budget, du commerce extérieur, de la Sécurité sociale; endettement massif sur fond de croissance faible; montée de la pauvreté : les indicateurs sont mauvais. Les redressements amorcés sous mon gouvernement s'éloignent. L'héritage laissé en 2007 par mes deux successeurs était sans doute médiocre. Mais les actuels gouvernants, déjà membres des équipes précédentes, ne parviennent pas à restaurer la confiance.
Le débat entre socialistes en vue du congrès de novembre continue. Aujourd’hui, Lionel Jospin rentre dans la danse, avec une tribune publiée dans Le Monde. Il s’y inquiète des déséquilibres qui «troublent la marche» du pays, notamment ceux de la gauche, et critique la «panne de leadership» au PS, proposant une «personnalité dotée d'une culture et d'une expérience politiques indiscutables» pour prendre la tête du parti.
L’ancien Premier ministre, proche de Bertrand Delanoë, écrit : «Parmi leurs dirigeants actuels, les socialistes doivent choisir pour la porter à leur tête une personnalité dotée d'une culture et d'une expérience politiques indiscutables». Pour lui, il faut «un chef de file reconnu qui mette chacun au travail». Il affine le portrait du leader souhaité «qui connaisse le PS et respecte ses militants. Qui ait la volonté de redonner à tous le sens de la réflexion et de l'action collectives pour faire des propositions cohérentes au pays».
Binason Avèkes
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