Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur...
Respect et Amour
Quand on voit la propension des partis politiques et des hommes béninois plus ou moins politisés à se tirailler autour de l’argent-roi ; quand on voit les intrigues multiples que génèrent les occasions de détourner l’argent public, la ruée privée vers l’or public, quand on voit les luttes fratricides et les haines que suscite cette avidité sans borne ; quand on voit la menace pour la paix nationale dont est gros ce vice et le déséquilibre moral que constitue la frénésie du vol des deniers publics au regard de la misère endémique du vrai peuple, on ne peut que relativiser le qualificatif de « Démocratie apaisée » dont notre pays est gratifié aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Cette gratification corroborée par des faits historiques n’est pas forcément positive ni méritée.
C’est vrai le Bénin est l’un des rares pays d’Afrique à passer sans effusion de la Dictature monopartite à la démocratie plura-liste ; c’est vrai nous sommes le pays d’où est partie l’idée politi-que de la Conférence nationale Souveraine. Et notre Renouveau Démocratique est un acquis de sagesse. Mais cette sagesse est-elle vraiment immanente ou plus ou moins déterminée ?
Au vu de la tendance à nous tirailler, à nous désunir, à ne pas nous unir, à nous haïr à ne pas nous aimer, à nous bagarrer comme des chiffonniers autour de miettes, alors que nous ne sommes qu’un pays pauvre, qu’aurions-nous fait si d’aventure le Bénin était un pays riche et richement doté en ressources minières et pétrolières comme le Nigeria ou le Zaïre ? Aurions-nous mieux fait que ces pays en matière de paix ou de démocratie ? Maintenant que nous nous battons bec et ongles comme des charognards autour d’une maigre carcasse sans relief qu’aurions-nous fait eussions-nous un gros gibier à notre disposition ? Évidemment nous nous serions entredéchirés comme des fauves ; nous aurions cédé au démon de la guerre civile comme des sauvages que l’avidité a rendu fous !
Finalement, au regard de notre ethos et de nos comportements ci-dessus décrits, force est de reconnaître que la Paix et la Démocratie au Bénin ne sont jamais que la Paix et la Démocratie du pauvre... La paix et la Démocratie par défaut, même si elles ont le mérite d’exister. En prenant conscience de cette donnée peut-être pourrions-nous rééquilibrer nos priorités morales. Un rééquilibrage qui se placerait sous le double signe du Respect et de l'Amour. Respect du bien public, et Amour du prochain.
Eloi Goutchili
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
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