Mon Idéo Va, Court, Vole et tombe sur...:
To be or not to be President
Au train où vont les choses, bientôt, Sarkozy s’arrêtera pour pisser au coin des Champs-Élysées ; dans un bar, il cassera la gueule au premier client qui ose le regarder d’un œil trop torve ; il brûlera feux
arouges et radars pour aller se soûler la gueule dans une taverne bien cotée ( car il n’y a pas d’autres mots pour un homme qui clame sa banalité) et une fois soûl, n’ayant cure de la pudeur de ses amis, il baissera son pantalon en homme ordinaire qui, donc, n’a rien à cirer des convenances et bonnes manières. Or, combien d'hommes ordinaires voient leur salaire quadrupler du jour au lendemain ? Combien d'hommes ordinaires divorcent d'une top Modèle pour en épouser une autre, incontinent ? Allez, il ne faut pas prendre les Français pour ce qu'ils sont...
Le style c'est son affaire. Que Monsieur Nicolas Sarkozy ne veuille pas « faire » Président au risque de tomber dans la vulgarité la plus idiote ; qu’il soit incapable de gouverner sa pauvre nature et veuille donner à cette incapacité les dehors d’une volonté subversive, ce n’est là jamais que son affaire !
Assurément, Monsieur Sarkozy n'a d'yeux que pour son style. Or, il va de soi que les Français ne l’ont pas élu pour qu’il vienne mettre en scène du style ; ils ne l’ont pas élu pour qu’il les abreuve de forme mais pour qu’il se penche sur le fond de leurs problèmes. Depuis son élection, Sarkozy est tout occupé de sa personne ! Son divorce, ses virées balnéaires, ses fiançailles éclair, son mariage télégraphique (Papa, suis fiancé hier, me marie aujourd’hui, pas la peine de venir, cérémonie à 8 h.. trop tard...), ses messes et ses sms, ses émoluments mirifiques, ses algarades de zonard et ses bravades de catcheur puéril... Tout cela ne concerne que lui : ce sont ses affaires ! Et ce que ne lui pardonnent pas les Français, c’est son obsession du service de soi qui se substitue à l’obsession du service de tous, l’obsession de l’esthétique qui se substitue à l’assomption de l’éthique.
Leur déception, ces pauvres, c’est d’être dirigés par un homme riche mais pas con, tout leur contraire, en somme...
Eloi Goutchili
Copyright, Blaise APLOGAN, 2008, © Bienvenu sur Babilown
L’Imposture sondagière
Dans l'apparente contradiction qu'il y a entre la popularité du Premier Ministre, M Fillon, et l’impopularité conjoncturelle de Sarkozy dans les sondages, se révèlent toute l'ambigüité de la prétention des sondeurs et leur imposture assumée. En fait la même politique est tour à tour approuvée et rejetée selon qu'elle est référée à (ou endossée par) le Président ou son Premier Ministre ; deux hommes que rien n'oppose politiquement et qui jurent travailler la main dans la main. Les sondages et leurs instigateurs visent souvent d'autres buts que ceux qu’ils laissent entendre. Il y a bien un non-dit des sondages qui est socialement construit. Il s'agit d'un ronron mensonger, destiné à nourrir l'attente des gens sur le théâtre de la politique et dont la fonction est d'abord avant tout de produire un effet performatif indexé sur le désir généré par cette attente. Le principe consistant à exploiter un malentendu sur le sens des mots jetés en pâture aux sondés et l'intention réelle des commanditaires, des donneurs d'ordre. Mais la contradiction relevée ici entre des appréciations divergentes voire opposées d'une même politique selon qu'elle est endossée par l'un ou l'autre des deux premiers détenteurs du pouvoir politique n'a rien d'original, rien de nouveau : elle a toujours fonctionné ainsi, à la différence près que c'était le Premier Ministre qui écopait. En fait la supercherie fondamentale inhérente à l'intention et aux méthodes des sondeurs, leurs astuces et imposture apparaissent ici de façon éclatante seulement à la faveur du renversement des rôles au sommet de l'Etat !
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Rédigé par : Benoît Alcan | 28 février 2008 à 13:08